Face au blocage et face à l’absence de solution de sortie de crise négociée avec la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), le chef de la junte, le capitaine Amadou Sanogo a proposé, ce lundi 14 mai, l’organisation d’une convention avec toutes les forces vives de la nation pour permettre de choisir le président de transition, jusqu’à l’élection du prochain chef de l’Etat malien.
Il s’agit d’une « solution à la malienne », terme prononcé par le capitaine Sanogo lui-même. La médiation ayant échoué, il propose désormais que ce soient les Maliens qui prennent leurs affaires en main. Il demande au Premier ministre de transition, Cheick Modibo Diarra, d’organiser, sous l’autorité du chef de l’Etat par intérim Dioncounda Traoré, une convention.
Seront invitées, à cette réunion, toutes les forces vives de la nation malienne, à savoir la classe politique, la société civile et les syndicats. Il leur appartiendra de désigner le président de la transition - période qui débutera dans sept jours - jusqu’à l’élection du prochain chef de l’Etat.
Cela suppose, par conséquent, que la convention se tienne avant le 22 mai prochain, afin d’éviter le saut vers l’inconnu.
Lors d’une conférence de presse au camp militaire de Kati - son quartier général, près de Bamako - le capitaine Sanogo a déclaré que « le choix du président de la transition, c’est-à-dire l’homme ou la femme, sera, ose-t-il l’espérer, une solution à la malienne » au blocage politique au Mali.
Cette annonce du chef de la junte vient confirmer l’échec de la médiation de la Cédéao. Ses deux émissaires, Djibril Bassolé, ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso et Adama Bictogo, ministre ivoirien de l’Intégration africaine, viennent de passer cinq jours à Bamako pour tenter de convaincre la junte d’une solution juridique, et ont quitté, ce samedi 12 mai, la capitale malienne sur un échec. Ils n’ont pas obtenu un accord avec la junte sur la désignation du prochain chef de la transition.
Cette proposition du capitaine Sanogo pour régler la question de la transition et notamment le président qui dirigera le pays après le 22 mai, fait débat dans la classe politique malienne. Les réactions n`ont d`ailleurs pas tardé.
Joint par RFI, Tiébilé Dramé, membre du « Front du refus » - un front créé au lendemain du putsch qui a renversé le président Amadou Toumani Touré – ne veut pas entendre parler de cette convention nationale. Selon lui, la Constitution doit être respectée.
En revanche, certains leaders comme Mountaga Tall, président du Congrès national de l’initiative démocratique, se disent favorables à une telle convention.