Vu la misère qui sévit dans notre pays, les servantes communément appelées «bonnes» se rendent massivement dans les grandes villes pour se faire de l’argent. Ces jeunes demoiselles travaillant comme domestiques dans les familles, subissent aujourd’hui toutes formes de sévisses rappelant la triste époque de l’esclavage.
Ayant quitté leurs familles à l’issue des travaux champêtres, ces jeunes filles, en débarquant à Bamako, nourrissent l’espoir de trouver un mieux-être. N’ayant pas le choix, elles sont contraintes de supporter les souffrances, à elles infligées par les employeurs. En effet, ces pauvres jeunes filles vivent dans les situations pénibles dans les familles. Lesquelles situations s’apparentent à une sorte d’esclavage moderne.
En réalité, nombreuses sont ces bonnes qui rejoignent leurs familles au village sans le moindre sou (argent). Tout simplement, à cause de ce comportement irresponsable des «patrons» qui, à vrai dire, ne payent pas les salaires de leurs employées. C’est-à-dire que ceux-ci ne respectent pas leurs engagements. La malhonnêteté semble avoir pris le dessus. Et la galère continue pour les pauvres «bonnes» obligées parfois de passer l’hivernage dans la capitale en attente d’un salaire misérable versé souvent par tranche.
Inutile de réclamer leurs salaires aux «patrons», puisque ces derniers trouveront à tout moment un alibi afin de ne pas s’exécuter. Est-ce donc un manque d’argent ou de volonté ? Pis, après les avoir maltraitées, exploitées et dénigrées, certains chefs de familles n’hésitent plus à flirter avec les bonnes. En tout cas, on aura tout vu à Bamako !
Aly GOUDIENKILE