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© aBamako.com par Momo
Cérémonie de signature de financement en faveur du groupe Keita Bamako, le 19 décembre 2014 au ministère de l`économie et des Finances. La Banque Atlantique Mali, la BAD et la BOAD ont convenu de financer le groupe Keita, promoteur de la société 3M, à travers une convention de prêt d`une valeur de 36 milliards de FCFA. |
Un ami d’enfance de Kayes demande mon avis sur la déclaration de Mme Bouaré Fily Sissoko à propos des 184 Kayésiens qui ont péri dans la Méditerranée. Suis-je le seul ressortissant politique de Kayes ? Assurément, Non !
L’ancienne ministre de l’Economie et des Finances regrette le fait que sa région soit aussi pauvre. De ce fait, ils ses ressortissants sont obligés d’aller mourir en mer, alors que Kayes est la première région contributrice de ressources fiscales et douanières au budget d’Etat. Je compatis à ce qu’elle dit. Néanmoins, il faut reconnaître que c’est la pauvreté aiguë et le manque de mise en place de politiques ciblées pour faire reculer le chômage et pour promouvoir l’emploi qui poussent nos jeunes à s’expatrier. Le manque d’emploi ou sa disponibilité sont des facteurs déterminants dans la paix sociale dans un pays. La lutte contre le chômage est une composante essentielle de la lutte générale contre la pauvreté. En effet, emploi et pauvreté sont deux phénomènes étroitement liés. La promotion de l’emploi s’impose donc naturellement comme une priorité absolue pour nous, si nous voulons éviter les catastrophes migratoires. L’emploi est le levier majeur de toute politique et stratégie de lutte contre la pauvreté. Nos gouvernants doivent donc faire de cette lutte, la pierre angulaire de leur politique de développement.
L’article qui m’a été envoyé fait savoir que la ministre est écœurée par le comportement des sociétés minières dans la région ; lesquelles sont accusées de ne pas faire leur devoir vis-à-vis des populations locales. Je pense que sa critique des sociétés minières devrait être plutôt dirigée contre le gouvernement. C’est au gouvernement de protéger ses citoyens contre les comportements inhumains des sociétés minières et surtout exiger le respect de leurs droits humains et civiques. C’est aussi au gouvernement de non seulement renforcer l’Etat de droit, mais aussi de mettre le travailleur à l’abri du besoin en exigeant une rémunération adéquate et en lui assurant une pension de retraite appropriée. Encore, c’est à l’Etat de dépolitiser l’administration et d’appliquer un code déontologique qui puisse garantir le respect des critères de mérite et de compétence dans le recrutement et dans la promotion.
Contrairement à ses propres recommandations, nous n’avons pas besoin d’aller vérifier la validité des propos de Mme Bouaré en ce qui concerne la contribution fiscale et douanière de la région kayésienne. J’ajouterai même que l’impôt sur le revenu est plus pesant chez nous à Kayes. Nous sommes les premiers contributeurs dans l’économie de notre région, bien avant l’Etat. Nous contribuons sont massives dans le développement des infrastructures et cela, à tous les niveaux. Cependant, et contrairement à certains communautaristes, nous n’avons jamais protesté ou pris des armes contre notre pays, parce que nous savons que nous ne sommes rien sans le Mali et il n’y pas de Mali sans nous.
La situation de l'emploi pour l'ensemble de notre population en âge de travailler est d'environ 45 %. Remarquablement, le taux de chômage augmente au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la capitale. Le chômage est en effet présent en milieu rural. Le chômage est un phénomène qui touche fortement les femmes et les jeunes de notre pays. La mise en œuvre d'un programme d’action pour l’emploi en vue de réduire la pauvreté est obligatoire. Travaillons ensemble pour imposer une paix sociale durable et pour stimuler une transformation soutenue et significative de notre économie pour éviter les désastres sociaux.
Que l’âme des disparus repose en paix !
Cheick Boucadry TRAORE
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