La Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) a, plutôt, intérêt à parapher cet accord pour la paix et la réconciliation nationale. Au risque de se mettre à dos la communauté internationale ; mais surtout, les Maliens qui n’entendent plus se faire massacrer par une bande de hors- la loi, vivant de racket et rapine.
C’est, en principe, vendredi prochain que l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali devra être signé à Bamako, entre les groupes armés et le gouvernement malien. Fruit de neuf mois de négociations, il a été paraphé le mois dernier, à Alger, par le gouvernement du Mali et les groupes armés de la plateforme.
Prétextant une consultation de sa base, à Kidal, avant le paraphe de l’accord, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) annonce, à la surprise générale, qu’elle ne paraphera, ni ne signera cet accord. Du moins, tant qu’il n’y aurait pas d’autres négociations. Or, pour Alger, mais aussi pour la médiation internationale, les négociations sont terminées. D’où l’impasse.
Du coup, le représentant spécial du secrétaire général de l’Onu, Mr Mongi, reprend son bâton de pèlerin. Aux fins de convaincre la CMA d’accepter de signer cet accord. Afin de permettre au Mali de mener l’unique combat qui vaille la peine d’être mené : celui contre le sous-développement. Surtout, dans les régions du nord, défavorisées par la nature.
La CMA minée par des querelles de leadership
En réalité, la valse-hésitation de la CMA s’explique par deux facteurs. D’abord, les querelles de leadership qui minent la rébellion touareg. Selon nos informations, Bilal Ag Achérif, Mahamadou Djéry Maïga et Nina Walett, Mohamed Najim, chef d’état-major de la CMA …seraient à couteaux tirés.
Si Bilal Ag Achérif et Mahamadou Djéry Maïga seraient favorables à la signature de cet accord, le 15 mai prochain, ce n’est pas le cas de l’aile dure du MNLA, composée de Nina Walett et du colonel Najim, appartenant à la communauté Idnane.
Aux dernières nouvelles, Bilal Ag Achérif aurait essuyé une volée de bois vert de la part de ses partisans, qui l’auraient désavoué. Désavouée, aussi, la CMA accusée par certains habitants de Kidal de les avoir utilisés pour les marches et manifestations anti-gouvernementales.
Ensuite, viennent les menaces proférées à l’encontre de la CMA par
Iyad Ag Ghali. Au lendemain de l’arrivée de la délégation de la CMA à Kidal, le chef du mouvement islamiste touareg, Ançardine, aurait menacé de mort les leaders de la CMA. Du moins, s’ils s’entêtent à signer un accord de paix avec le gouvernement.
Une certitude : les Maliens en ont marre d’une crise qui ne finit pas de finir. Avec, à la clé, son cortège de morts. Surtout, parmi les civils. C’est pourquoi, l’accord de paix doit être signé le 15 mai prochain par toutes les parties impliquées dans cette crise.
Décidées, elles-mêmes, à assurer leur propre sécurité, les populations du nord n’entendent plus se laisser massacrer par une bande de narcotrafiquants, sans foi, ni loi.
En attendant, la médiation internationale s’active. Afin que l’accord de paix soit signé le 15 mai prochain. Réussira-t-elle ?
Wait and see !
Oumar Babi