Dans « l’Appel du Tabalé, Demain le Mali », son dernier livre, Moussa Balla Coulibaly ne fait pas qu’appeler à la mobilisation générale pour la défense de la partie. Il pose, aussi, son diagnostic d’un « Mali malade de ses dirigeants » et fait des prescriptions en conséquence.
Pour l’auteur, si le Mali s’enfonce dans la crise, chaque jour un peu plus, c’est parce que les élections présidentielle et législative ont été précipitées. « Quand une crise majeure s’installe, quand tout se désagrège, on ne peut pas voter, sinon des urnes, sortiront des hommes et femmes « élus »; mais pas la solution de la crise », indique Moussa Balla Coulibaly, qui souligne au passage que le Mali a été contraint par la communauté internationale d’organiser des élections pour sauver l’apparence d’une démocratie malade, parce que conçue ailleurs.
Selon Moussa Balla Coulibaly, la source de l’impunité générale au Mali se trouve dans la constitution du 25 février 1992, quand elle détermine les pouvoirs du président de la République et du Premier ministre. « Le chef de l’Etat est flanqué d’un Premier ministre, chef du Gouvernement qui détermine et conduit la politique de la Nation, il est responsable devant l’Assemblée Nationale, dit la constitution.
En réalité, dans l’exercice du pouvoir, le Premier ministre, chef du Gouvernement, est le chargé de mission du président de la République, son thuriféraire, il ne détermine rien et ne conduit rien», affirme l’auteur.
Pour Moussa Balla Coulibaly, cette réalité est la source de l’impunité générale qui règne dans notre pays. La même impunité qu’on retrouve au niveau des représentants du Peuple à cause de leur mode d’élection, par scrutin de liste. Pour l’auteur, il est temps de mettre fin à la troisième République et passer à la quatrième. Dans cette nouvelle République, Moussa Balla Coulibaly appelle à revoir le mode d’élection des députés. Il prône la réduction des pouvoirs du chef de l’Etat, qui doit, selon lui, rendre, aussi, des comptes.
Mamadou TOGOLA