En 2013, après l’intervention française au Mali, le Président François Hollande devenait subitement notre gendarme. Il intima aux Maliens d’organiser des élections. La présidentielle est tenue, au mois de juillet 2013, sur ordre de l’Elysée. Car, il fallait prouver au monde que la France a, par l’opération Serval, sauvé le Mali. L’élection présidentielle était, en réalité, organisée pour embellir le décor malien suite à l’intervention française. Alors qu’en réalité, la souveraineté du Mali est loin d’être recouvrée. Kidal reste toujours sous l’emprise des groupes armés et terroristes…
Le peuple malien et l’opinion internationale sont obligés d’avaler la couleuvre.
Au mois de janvier 2015, après cinq rounds de négociations à Alger, l’Etat et les rebelles de Kidal, ne pouvaient que constater leur désaccord. Aucune avancée n’avait été enregistrée dans les pourparlers qui se tenaient dans la capitale algérienne, après la mise à l’écart de la CEDEAO, décidée par le président Ibrahim Boubacar Keïta. Celui-ci n’a pu résister à la forte pression algérienne. Voisin, pompier-pyromane, Alger a tout tenté pour se saisir du dossier malien.
Mais l’échec des négociations pointait à l’horizon. Le 15 février, l’Algérie bricole un accord. Elle le soumet aux parties.
Le médiateur va même plus loin, en exigeant aux parties de parapher. «Même une virgule ne sera changé au document », avait averti un haut responsable algérien. Le 1er mars, le gouvernement malien se précipite à Alger pour se plier aux injonctions algériennes. La Cma refuse de s’exécuter... Quelques jours après, la médiation (toujours elle) fixe la date du 15 mai pour la signature de l’accord. Les autorités maliennes ne pipent un mot. Or, le gouvernement avait recensé une bonne dizaine de réserves relatives au document final d’Alger. Ces réserves ne seraient jamais prises en compte.
L’élection présidentielle (juillet 2013), l’accord d’Alger (25 février 2015), la signature de cet accord (15 mai). Ce sont là trois évènements majeurs qui influent sur le présent et l’avenir du Mali. Mais, à chaque fois, ce sont d’autres qui ont décidé à la place des Maliens. A chaque occasion, les autorités maliennes n’ont point été à la hauteur des espoirs que les Maliens placent en eux.
En vérité, les autorités maliennes n’ont fait que respecter l’agenda, à elles, dicté par l’extérieur. Ces mêmes autorités n’ont fait qu’obéir (docilement) aux autres…C’est ce qui est triste pour un pays qui en imposait aux autres par sa grandeur et surtout par le sens de responsabilité de ses dirigeants…Aujourd’hui, les Maliens se demandent qui dirige réellement leur pays ?
CH Sylla