‘’La charia, qu’en est-il ?’’. Tel était le thème de l’émission « question d’actualité » de l’Office de la radio et télévision du Mali (Ortm) le dimanche 25 novembre 2012. Le journaliste Niaza Coulibaly recevait sur le plateau, Imam Mahamadou Diallo, président d’honneur de l’Union nationale des jeunes musulmans du Mali (Ujmma), Habib Kane, secrétaire général à la communication de l’Ujmma, présentateur à Africable télévision et Me Hamidou Lahaou Touré, avocat à la cour. Au cours de cette émission, il s’est avéré qu’aucun État dans le monde n’applique à 100% la charia.
Depuis le 17 janvier 2012, le Mali traverse une crise. Beaucoup d’exactions sont commises au nord tels que le viol, l’amputation, la lapidation, la destruction des mausolées et le tout au nom de l’application de la charia sous toutes ses formes. Aucune initiative n’est de trop pour trouver les voies et moyens de sortie de crise. C’est la raison pour laquelle le thème de l’émission question d’actualité sur l’Ortm du dimanche dernier était intitulé’’ La charia, qu’en est-il ‘’. A travers cette émission, les experts de la religion musulmane ont éclairé la lanterne de l’opinion nationale et internationale sur l’islam et les modes d’application de la charia. En lui demandant d’expliquer la charia, le secrétaire général à la communication de l’Ujmma, Habib Kane a indiqué que contrairement à la constitution qui est élaborée par les hommes, le Coran, quant à lui, est édicté par le prophète (PSL). Il a fait savoir que la charia est le chemin que le fidèle emprunte pour s’approcher d’Allah. La charia, selon Habib Kane comprend trois choses qui sont : la profession de la foi (Croire à l’unicité de Dieu), les actes de dévotion (la prière, le pèlerinage, etc.) et les relations et transactions financières (Mariage, décès, etc.).
Il a ajouté que la charia gère même l’au-delà. Selon lui, la sanction est une partie de la charia. Habib Kane a signalé que pour appliquer la charia, il faut le témoignage de quatre personnes. A l’en croire, l’objectif de la charia est de dissuader les gens à ne pas commettre des actes délictueux. Pour l’Imam Mahamadou Diallo, président d’honneur de l’Ujmma, la charia est la loi islamique codifiant l’ensemble des règles de disposition, des interdits et des sanctions établies pour gérer le musulman dans sa vie spirituelle, sociale, économique, politique et culturelle. « Si on veut appliquer la charia, on doit sensibiliser les gens d’abord et que le peuple soit demandeur aussi.
Raison pour laquelle le prophète (PSL) a fait 23 ans d’abord pour sensibiliser les gens. La charia est tout sauf la violence », a-t-il dit. Imam Diallo a souligné qu’il y’a un certain nombre de pays qui appliquent la charia mais pas à 100% tels que l’Arabie Saoudite qui l’applique à 36,54%, Les Émirat Arabe Unis à 9,62%, le Qatar à 11,5%, le Koweït à 13,46%, la Syrie à 9,62%, le Maroc à 1,92%, Liban 1,90%, l’Iran qui l’applique à près de 50%. « Pendant 400 ans, il y’a eu seulement six cas d’application de la charia. L’Islam n’est pas une religion de violence qui fait du mal aux gens. Ce qui se passe au nord du Mali est la confusion, l’amalgame. Ce n’est pas la Charia. Car ceux qui appliquent la charia commettent eux aussi des actes délictueux », a déclaré Imam Diallo. Pour sa part, Me Hamidou Lahaou Touré a fait savoir que les crimes commis au nord du Mali seront punis. « Ce serait une très grave erreur de songer à une quelconque loi d’amnistie pour effacer les crimes commis au nord du Mali. Aimer sa patrie est un acte de foi. Il n’est pas normale que certains Maliens contribuent à la destruction du pays », a-t-il dit. Selon Me Touré, l’islam est une religion qui cherche à parfaire la vie.