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Alger - Bamako ou le chemin de la réconciliation
Publié le jeudi 14 mai 2015  |  Elmoudjahid.com




Une seule voie mène vers la paix au Mali. Parti d’Alger, ce long chemin aura son point d’arrivée demain à Bamako, la capitale malienne, où l’accord de paix et de réconciliation qui a été paraphé en mars dernier à Alger, par le gouvernement et les mouvements engagés dans la plateforme d’Alger sera signé. Ce processus, entamé le 16 juillet 2014 à Alger avec l’appui d’une médiation internationale conduite par la diplomatie algérienne, a permis au-delà de la mise sur la table d’un document de réconciliation de rendre possible, palpable et viable un véritable projet de société basé sur la réconciliation nationale et l’unité nationale à la place de la catastrophique partition du pays et de son basculement dans une guerre civile totale avec la bénédiction des groupes terroristes. Le Mali vivait , en effet, une situation sécuritaire dangereuse, voire mortelle qui rendait, d’une part, impossible tout effort de développement socio-économique tout en développant, d’autre part, les conditions d’explosion conflictuelle avec l’inévitable jonction entre les narcotrafiquants et les groupes terroristes.
Demain sera historique pour le Mali et un nouvel espoir pour les autres peuples africains pris dans le cercle infernal de l’intolérance ethnique ou religieuse est permis. Les nombreux chefs d’Etat, ministres, diplomates et représentants d’institutions régionales et internationales qui seront présents au Centre international de conférences de Bamako, lieu de la cérémonie de signature, seront les spectateurs privilégiés de ce moment d’histoire dont l’Algérie a été un acteur de premier plan. Un moment d’une haute valeur symbolique puisqu’il sera question de paix. Il sera aussi, un moment d’une exceptionnelle force politique puisque cette cérémonie est la preuve que seule la paix et le désir de vivre ensemble dans le respect et la tolérance de l’autre sont les voies exclusives pour s’engager ensemble dans une destinée commune.
Tous les observateurs s’accordent sur ce document rédigé en des termes consensuels de façon à satisfaire toutes les parties. Même si la communauté internationale exhorte la société politique et paramilitaire malienne d’apposer sa signature rien n’empêche une partie de le signer ultérieurement. Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Mali (Minusma), Mongi Hamdi, vient de rappeler, juste à propos, la possibilité pour certains groupes de signer l’accord de paix et de la réconciliation même après la cérémonie de demain. Un consensus se dégage toutefois et permet de porter un regard optimiste sur le déroulement des évènements même si, il parait évident, que ceux que la paix n’arrange pas essaieront de torpiller ce processus par différents procédés allant de la provocation verbale à l’action terroriste. L’attaque perpétrée contre un convoi de l’armée malienne dans la région de Tombouctou qui a coûté la vie à neuf soldats maliens ou l’attentat suicide contre le camp de la MINUSMA à Ansongo procèdent de ce dessein de tuer dans l’œuf cette paix encore fragile, encore balbutiante parce que elle émerge dans la douleur et la souffrance de tout un peuple connu pour ses penchants pacifiques, mais la paix est un chemin escarpé, semé d’embûches pour ceux qui ont erré longtemps dans le long couloir obscur de la violence. Il y aura d’autres épreuves, car l’hydre à plusieurs tentacules. En faisant scintiller notre lumière, nous offrons aux autres la possibilité d’en faire autant avait dit une légende de ce continent et prix Nobel de la paix. Demain, tout ce potentiel malien qui a trouvé les ressorts pour rejeter la violence et surtout éviter la partition du Mali va ajouter son expérience à cette longue série d’actions de par le monde qui ont vu triompher la raison, la sagesse et le dialogue contre les arguments de la force.
Mohamed Koursi
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