Alger - La rébellion à dominante touareg a paraphé jeudi à Alger l’accord pour la paix au Mali du 1er mars, a constaté l’AFP, mais les rebelles ont martelé que de nouvelles négociations seraient nécessaires avant la signature d’un accord définitif.
"Le paraphe de ce document et la signature de l’accord définitif sont et demeurent des actes juridiquement distincts", a indiqué Bilal Ag Chérif,
responsable de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, rébellion), dans une déclaration lue en son nom.
M. Ag Chérif, qui a paraphé le document en présence de la médiation internationale, a réaffirmé que l’accord ne serait pas signé par la CMA à Bamako vendredi.
Un autre représentant de la CMA a affirmé que de nouvelles négociations auraient lieu avant une signature définitive.
"Un engagement a été pris par la médiation, pour qu’après le paraphe il y ait des discussions sur nos demandes", portant sur des aspects politiques et sécuritaires, a indiqué Sidi Brahim Oud Sidat, membre de la CMA. "Dès que ces demandes seront satisfaites, nous signerons l’accord", a-t-il ajouté.
Une source au sein de la médiation internationale avait indiqué mercredi à l’AFP que l’accord, dont la signature officielle a été annoncée pour vendredi à Bamako en présence d’une dizaine de chefs d’Etat et de gouvernement, serait probablement signé par deux des cinq groupes de la CMA.
Le document avait été paraphé à Alger le 1er mars par le camp gouvernemental mais pas par la rébellion qui, après avoir "consulté sa base", avait indiqué ne pas pouvoir l’avaliser en l’état.
Le texte prévoit la création d’Assemblées régionales mais, comme le souhaitait Bamako, ni autonomie ni fédéralisme. La CMA réclame la "reconnaissance officielle de l’Azawad comme une entité" gérée par une assemblée interrégionale, et un quota de "80% de ressortissants de l’Azawad" dans les forces de sécurité.
Le nord du Mali est tombé au printemps 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, après la déroute de l’armée face à la rébellion, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.
Les jihadistes ont été dispersés et partiellement chassés de cette zone par une opération militaire internationale lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, et toujours en cours. Mais des zones entières échappent encore au contrôle du pouvoir central.
amb-cnp/faa