C’est par une conférence débat initiée par l’amicale des anciens ambassadeurs et consuls généraux du Mali que la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (Minusma) s’est expliquée sur sa mission au Mali, par la voix de Arnauld Akodjenou, représentant spécial adjoint du secrétaire général de l’ONU. La conférence s’est tenue le mardi 12 mai 2015 à l’institut français de Bamako.
Arnauld Akodjenou était entouré du président de l’amicale, Mohamed El Oumarany, et du Dr. Abdoulaye Amadou SY comme modérateur.
Dans son mot d’introduction, le conférencier dira que le Mali était constitutionnellement un pays stable et un exemple pour les autres pays de la sous-région. Il s’est brusquement retrouvé dans une situation qui, selon lui, a été causée par l’irrédentiste question de la gestion du nord et ensuite par des intrusions de toute sorte.
Pour lui, la mission de la Minusma est le maintien de la paix, qui est un outil politique des Nations unies. Elle ne doit intervenir que lorsque les parties ont trouvé les voies et les moyens de s’entendre. La Minusma intervient au Mali en vertu de deux chapitres de la charte des Nations Unies à savoir le 6 et le 7. C’est ce dernier qui autorise des actions militaires quand il y a des agressions contre le personnel de l’ONU. M. Akodjenou estime que chaque maintien de la paix a ses caractéristiques qui dépendent de la situation sur le terrain.
A ce jour, la Minusma dispose de 11 510 hommes en uniforme dont 9 142 militaires et 1 170 policiers. 90% de cet effectif est déployé au nord. Elle a organisé 24 160 patrouilles militaires qui ont permis de saisir 6 tonnes d’armes et de minutions qui sont stockées dans les magasins de la Minusma. Le diplomate onusien soutient qu’en plus des groupes rebelles et des Fama, il y a des groupes qui s’adonnent à des activités totalement illicites et terroristes. La Minusma n’a pas vocation à gérer ces situations. Le rôle est de tout faire pour que l’Etat retrouve son autorité.
Par des faiblesses de la mission onusienne, il affirme que c’est regrettable que la communication soit le maillon faible. Pour lui, il n’y a pas eu suffisamment de communication sur ce pourquoi la Minusma est là.
Pour sa part, le Président de l’amicale, EL Oumrany, a soutenu que la Minusma est venue pour la stabilité du Mali qui était en guerre. Cela n’a pas donné le temps à la Minusma de bien se faire comprendre. Le diplomate estime que la Minusma ne peut faire plus que ce qui est dans sa résolution. La véritable mission de la Minusma ne pourra commencer qu’après la signature de l’accord le 15 mai prochain.
Harber MAIGA