Beaucoup de scepticisme dans les journaux africains à quelques heures de la signature de l'accord de paix et de réconciliation au Mali. « Le pays s'apprête à vivre une journée historique, un tournant majeur dans son existence », estime l'Essor, quotidien de Bamako. « Les Maliens fondent beaucoup d'espoir sur cet accord », l'aboutissement d'un « véritable marathon », « un si long chemin », dont le journal détaille toutes les étapes, et surtout les entorses au processus de paix entre les groupes armés et le gouvernement. « Certains estiment que l'accord d'Alger menace l'unité du Mali ».
Mauvaise fortune bon coeur
L'éditorial de malijet.com ne dit guère autre chose. « Elu avec tous les espoirs d’un peuple, le Président IBK fait, apparemment, ce qu’il peut. Mais que peut-il face à des barbares qui ne connaissent que le seul langage des armes et ont peu de souci des souffrances des populations ? C’est vrai que la guerre nourrit et c’est là tout le problème ». Et l'article poursuit: « Ceux qui refuseront de désarmer et d’inscrire leurs revendications dans un processus démocratique, doivent être considérés comme des ennemis de la paix et combattus pour ce qu’ils sont ». Référence à la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) qui a finalement accepté de parapher l'accord. « Contre mauvaise fortune bon cœur », estime Le Pays. Le quotidien du Burkina Faso se demande « si l’on ne va pas finalement vers une paix armée où les protagonistes attendront la moindre occasion pour reprendre les hostilités ».