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Le ralliement d’Al Mourabitoune à l’EI pose des questions sur le sort de Belmokhtar
Publié le vendredi 15 mai 2015  |  El watan
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© Autre presse par DR
Le chef islmaiste Mokhtar Belmokhtar




Le groupe terroriste Al Mourabitoune, dont le fondateur Molkhtar Belmokhtar a toujours été considéré comme le leader, rejoint l’organisation de l’Etat islamique. Mais cette allégeance au «calife des musulmans» Abou Bakr Al Baghdadi a été annoncée dans un communiqué audio par Adnan Abou Walid Al Sahraoui, ex-porte-parole du Mujao, présenté par ailleurs dans un autre communiqué comme le nouvel émir du groupe.


Première hypothèse : «Cela pourrait confirmer la mort de Belmokhtar, que les services algériens, nigériens et maliens considèrent comme ‘‘disparu’’ depuis le mois d’avril, souligne une source sécuritaire qui écarte la possibilité d’une dissidence. Nous avons de fortes présomptions sur sa mort, mais nous ne pouvons pas l’affirmer tant que nous n’avons pas vu le corps ou tant que nous n’obtenons pas au moins trois témoignages qui corroborent les faits.

Pour nous, un terroriste est soit ‘‘abattu’’, soit ‘‘recherché vivant’’, soit ‘‘disparu’’.» Deuxième hypothèse : Mokhtar Belmokhtar, toujours en vie et fidèle à Ayman Al Zawahiri, aurait choisi, avec sa katiba El Moultahamoune, de rester en retrait des prises de position d’Al Mourabitoune. D’Abou Walid Al Sahraoui, les services de renseignements affirment savoir peu de choses : «Il est originaire de la tribu des Rgibete, du Sahara occidental, mais on ne sait pas s’il est algérien ou marocain. Son âge, aussi, est inconnu.

On estime qu’il a entre 36 et 42 ans.» Chef militaire brillant, il est également dit de lui qu’il est parmi les cadres du Mujao le seul «lettré». «On lui attribue plusieurs opérations dans la zone de Gao, territoire du Mujao jusqu’à Menaka et jusqu’aux frontières avec le Mali et le Niger – le centre et l’est du Mali resteraient sous l’influence d’AQMI.» Cité dans une affaire de terrorisme au tribunal d’Oran, il est aussi suspecté d’être à l’origine de l’enlèvement de ressortissants occidentaux dans le camp de Rabouni, à Tindouf, en octobre 2011, revendiqué alors par le Mujao.

En début de semaine, c’est la katibat Al Îtissam, dans la région de Skikda, qui annonçait, elle aussi, avoir rejoint l’organisation de l’Etat islamique. «On ne sait pas encore si l’émir de cette katiba, Amar Lamloum, dit Abou Zakarya Al Djidjli, chef d’AQMI à Jijel, a également choisi de rallier Al Baghdadi, précise une source sécuritaire. Cela pourrait traduire une dissidence au sein du groupe.» En admettant qu’une partie de leurs hommes aient rejoint le groupe de Jund El Khilafa, responsable de l’enlèvement et de l’assassinat d’Hervé Gourdel, cela signifierait que les deux groupes, en Kabylie et dans le Nord-Constantinois, comprendraient au mieux 70 hommes, estiment les services de sécurité.

Une opération militaire d’envergure, mobilisant 4000 hommes, serait menée dans les montagnes, très difficiles d’accès, entre Skikda et Jijel. Quoi qu’il en soit, l’Algérie se retrouve désormais avec des cellules de l’organisation de l’EI au nord du pays, et à ses frontières avec la Libye, le Mali et le Niger.
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