Le bilan passe à 10 morts et un militaire fait prisonnier Le lundi 11 mai 2015, une patrouille des Forces armées maliennes (FAMA), partie de Goundam pour Tombouctou, est tombée dans une embuscade tendue par des éléments de la CMA. Le bilan fourni par le ministère de la Défense et des anciens combattants fait état de 9 morts et 14 blessés. Après cet épisode sinistre, un sous-officier nous a confié que c'est " la force de l'ennemi qui a fait la différence ". Ce qui veut dire, en terme clair, que les rebelles disposent d'armes plus sophistiquées.
NAMPALA: échange des tirs entre les forces de sécurité malienne et des groupes armésC’est aujourd’hui qu’il sera procédé à la signature officielle de l’accord d’Alger. Paraphé par le gouvernement et la plateforme le 1er mars dernier et la CMA hier jeudi, cet accord, qui est censé amener une paix durable, voire définitive dans notre pays, est sérieusement malmené par les groupes armés, notamment le MNLA qui n’arrive pas à digérer la reprise de Ménaka par le GATIA, il y a quelques semaines. C’est pourquoi, les actes de sabotage se sont multipliés ces derniers jours à travers des attaques perpétrées contre les FAMA et des civils innocents.
La dernière en date remonte au lundi 11 mai dernier. En effet, au cours d’une patrouille, des éléments des FAMA sont tombés dans une embuscade. Le bilan est assez lourd : 9 morts et 14 blessés côté FAMA. Après ce carnage, plusieurs versions ont été avancées. D’aucuns ont annoncé que les rebelles ont creusé un grand trou sur la route, obligeant les véhicules FAMA à stopper. D’autres ont révélé que la patrouille était dirigée par un sous-officier, des officiers ayant refusé d’y aller. Face à ces multiples versions, un sous-officier a accepté, naturellement sous le couvert de l’anonymat, de nous dire ce qui s’est réellement passé. D’après lui, » la patrouille était bel et bien conduite par un officier et était composée de 8 véhicules. Contrairement à ce qui se dit, aucun trou n’avait été creusé sur la route. Les rebelles ont ouvert le feu au passage du deuxième véhicule du convoi. A ce niveau, il faut préciser que la distance de sécurité n’était pas respectée car les véhicules se suivaient quasiment en file indienne. Ce qui a permis à l’ennemi de faire beaucoup de victimes « .
Dans cet éclairage que nous a donné ce sous-officier, il apparait également que la force de frappe des rebelles a fait la différence, cette fois-ci. En effet, selon notre interlocuteur, » les rebelles ont attaqué étant très loin car ils disposent d’armes plus sophistiquées que nous. Donc, la distance joue pour eux « . Rectifiant le bilan fourni par le ministre de la Défense et des anciens combattants, notre interlocuteur rappelle qu’un blessé a succombé à ses blessures, portant le nombre des victimes à 10 et qu’un autre militaire a été fait prisonnier par les rebelles.
Parlant des armes, c’est le lieu d’interpeller la France car, lors de la reprise de Ménaka par le GATIA, des armes et munitions françaises y ont été saisies sans que nul ne sache, en tout cas pas pour le moment, d’où elles proviennent. C’est pourquoi, certains franchissent allègrement le Rubicon en accusant la France de soutenir le MNLA auquel elle livrerait des armes et des munitions pour combattre l’armée malienne.
C’est donc le lieu de rappeler à la communauté internationale qu’il est plus que jamais temps de prendre toutes ses responsabilités afin d’exiger des groupes armés d’honorer leurs engagements contenus dans des documents officiels.
Diakaridia YOSSI