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Le Mali signe la paix mais sans la rébellion
Publié le vendredi 15 mai 2015  |  Le monde.fr
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© AFP par FAROUK BATICHE
La rébellion touareg du Mali a paraphé l`accord de paix d`Alger
Alger, le 14 Mai 2015, la rébellion a paraphé à Alger l`accord pour la paix au Mali du 1er mars.




Il faudra encore attendre pour que la rébellion approuve l’accord pour la paix et la réconciliation du Mali. Vendredi, à Bamako, la cérémonie officielle à laquelle le gouvernement avait convié un aréopage de chefs d’Etat et de gouvernement pour assister à la signature du texte paraphé la veille à Alger s’est déroulée en l’absence de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) qui réclame des discussions supplémentaires.
Jeudi, après avoir approuvé cet accord qui avait été validé en mars par les autorités maliennes et des mouvements pro-gouvernementaux, les groupes rebelles à dominante touareg avaient prévenu qu’ils ne viendraient pas le signer.
L’accord vise à instaurer une paix durable dans le nord du Mali, qui a connu une série de rébellions touareg depuis les premières années d’indépendance du pays, en 1960, et transformé en 2012 en sanctuaire et en base d’opérations jihadiste, jusqu’au lancement de l’opération militaire française Serval en janvier 2013. La pression sur la CMA pour parapher le texte s’est intensifiée à la suite de l’attentat anti-occidental du 7 mars à Bamako, au motif d’isoler définitivement les jihadistes qui l’ont revendiqué.
Lire aussi : Au Mali, une paix incertaine dans un Nord fragmenté
Maintenue contre vents et marées par Bamako et la médiation internationale conduite par l’Algérie malgré les violations répétées du cessez-le-feu depuis deux semaines, la cérémonie s’est largement vidée de sa substance. Le chef de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) Mongi Hamdi a néanmoins estimé qu’après ce paraphe, le « processus de paix entrera dans une phase déterminante avec la signature ».
Le chef de l’Etat zimbabwéen Robert Mugabe, également président en exercice de l’Union africaine (UA), et ses homologues mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, nigérien Mahamadou Issoufou, burkinabè Michel Kafando, ivoirien Alassane Ouattara, guinéen Alpha Condé, togolais Faure Gnassingbé, et rwandais Paul Kagame étaient présents.
« Aujourd’hui est une étape très importante du processus. C’est vrai qu’on aurait aimé la présence de tout le monde, mais c’est important que le processus avance. Le développement du Mali ne peut se réaliser que dans la paix », a déclaré à l’AFP la secrétaire d’Etat chargée du Développement Annick Girardin, représentant la France.
La chef de la diplomatie de l’Union européenne Federica Mogherini a minimisé l’absence des principaux groupes rebelles, jugeant que la signature « par la plupart des parties prenantes est une étape décisive ». « Mission accomplie mais pas terminée », a résumé jeudi à Alger le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, parrain des négociations.
Selon une déclaration jointe au paraphe et signée par un des chefs de la CMA, Bilal Ag Achérif, les revendications présentées par la rébellion seront examinées « entre les parties en conflit et la médiation avant toute signature du document final ». A Alger, M. Lamamra a annoncé avoir reçu une communication du président malien Ibrahim Boubacar Keïta - qui « tend la main (aux rebelles) et est prêt à les recevoir à tout moment et discuter avec eux de l’avenir du pays, de l’avenir des régions du Nord et de la mise en œuvre rigoureuse de l’accord ».
Reconnaissance officielle de l’Azawad

Le texte prévoit la création d’Assemblées régionales dotées de pouvoirs importants, élues au suffrage universel direct, mais, comme le souhaitait Bamako, ni autonomie ni fédéralisme et ne reconnaît l’« Azawad », nom par lequel les rebelles désignent le nord du Mali, que comme une « réalité humaine », sans contenu politique.
La CMA a réclamé une série d’amendements, dont la « reconnaissance officielle de l’Azawad comme une entité géographique, politique et juridique », la création d’une assemblée interrégionale couvrant cette zone, et un quota de « 80 % de ressortissants de l’Azawad » dans les forces de sécurité de la région.
Le nord du Mali est tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l’armée face à la rébellion, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée. Bien que les jihadistes aient été dispersés et en grande partie chassés de cette région par l’opération Serval, des zones entières échappent encore au contrôle des autorités.
Vendredi, dans le fief touareg de Kidal, plusieurs centaines de personnes ont défilé derrière des banderoles portant des slogans tels que « Plutôt le martyre que l’humiliation » avant de se rendre au camp de Minusma, où les casques bleus ont essuyé des jets de pierres.

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