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Réinventer l’école malienne
Publié le jeudi 29 novembre 2012  |  Le Prétoire


Signature
© aBamako.com par as
Signature de contrat de conception architecturale de l`extension de campus universitaire de Kabala à Bamako.
14 aout 2012. Bamako. Cité ministérielle. Construction de 7 blocs pour un montant de 35 milliards de fcfa. Ministre de l`Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Pr Harouna Kanté.


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Notre école est malade depuis fort longtemps. Et y mettre de l’argent pour le bonheur de nos enfants ne semble plus intéresser les dirigeants de ce pays. Les résultats catastrophiques enregistrés cette année lors des examens démontre que notre école est malade. Un cancer qui ronge l’école malienne depuis belle lurette.

De nos jours, l’école est devenue le circuit facile quand on dispose des diplômes ou pas. On y rentre pour tordre le cou aux apprenants. On y rentre pour harceler les filles. On y rentre pour gagner son pain en faisant de la tricherie. On est où là ? Que Dieu sauve notre pays.

N’ayons pas froid aux yeux pour le dire. L’enseignant qui n’est pas capable de conjuguer le verbe aller au présent de l’indicatif est un danger pour la communauté scolaire et pour la nation. Nul n’est capable de donner des connaissances s’il n’a appris à le faire. L’apprenant qui n’est pas en mesure de nous dire que quand deux verbes se suivent le second se met à l’infinitif est un malade qui ne pourra pas produire des effets demain pour la nation. Mais on fait comme si tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes dans cette école qui a commencé depuis à montrer des signes d’essoufflement, amorçant sa lente descente aux enfers. Il faut être un sourd endurci pour ne pas entendre les craquements d’un système qui se délite jour après jour. Un système qui est malade et entretenu comme tel par nos dirigeants de tout bord.

Les grèves pèles-mêles des enseignants ne sont que des signes révélateurs. Non seulement notre école endure un manque crucial de maîtres, avec des effectifs d’enseignants largement en deçà des besoins. Mais encore cette école doit faire, d’une part, avec nombre d’enseignants en décalage complet par rapport aux exigences de leur mission, comme elle doit faire, d’autre part, avec des maîtres à qui elle ne peut toujours assurer les conditions minimales ni d’un accomplissement personnel ni d’un engagement professionnel. Si nous nous étions montrés plus attentifs sur un tel aspect des choses, plus exigeants sur la qualité des enseignants et de l’enseignement, peut-être qu’aurions-nous trouvé normal d’alléger de près de la moitié l’effectif actuel de notre personnel enseignant. Ceci pour inaptitude caractérisée et incompétence notoire car l’enseignant reste pour nous la clé de voûte de tout système éducatif.

C’est l’éducateur, en effet, qui, par ses bornes, introduit dans l’école le germe de la gangrène, laquelle finit toujours par avoir raison de l’institution. Combien de nos enseignants ont-ils pu lire «Mamadou et Bineta sont devenus grands» ? Les parents aussi, n’ont aucun regard sur les enfants à la maison. Il suffit de franchir les domiciles à 19 heures 15 pour comprendre la manière dont les parents et les enfants raffolent des feuilletions venus d’ailleurs et qui n’ont rien à voir avec notre culture avec d’ailleurs des scènes que les enfants regardent en même temps que leurs parents. C’est ça l’éducation?

Destin GNIMADI

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