Mardi, 12 mai 2015, l’Amicale des anciens ambassadeurs et consuls généraux du Mali a organisé une conférence-débats à l’Institut français (ex-CCF). Animée par Arnauld Akodjénou du Bénin, représentant spécial adjoint du secrétaire général de la Minusma (politique), cet événement a enregistré la présence du modérateur Dr. Abdoulaye Amadou Sy, vice-président de l’Amicale ; des responsables des partis politiques et des organisations de la société civile, des professeurs et étudiants en sciences politiques et juridiques, des diplomates en activité ou en retraite, des opérateurs économiques.
L’on retiendra de cette conférence-débats qu’elle a été une occasion pour les uns et les autres de se défouler sur la Minusma et pour Mme Fatoumata Siré Diakité, ancienne ambassadrice et membre du «défunt Fdr (Front pour démocratie et la République) de commettre des bourdes impardonnables. L’on retiendra également la présence d’éminentes personnalités comme les ex-Premiers ministres Ousmane Issoufi Maïga et Moussa Mara, le Pr. Hamèye Dicko…
Le conférencier du jour, Arnauld Akodjénou, a fait l’historique de la Minusma, de ses missions qui lui sont assignées par les Nations-Unies, de ses forces et faiblesses. Justement, à propos de ses faiblesses, il regrettera les événements de Gao au cours desquels des éléments de la Minusma ont ouvert le feu sur des manifestants. «Ce sont des événements dramatiques que nous déplorons. Nous sommes en train de travailler pour situer les responsabilités et sanctionner les fautifs», a-t-il dit. Tout en ajoutant que le prochain rapport de la Minusma sur la situation du Mali fera plus mal, car il concernera particulièrement Kidal. «Dans ce rapport, nous dirons qui est qui et qui fait quoi à Kidal», soupire-t-il.
Parlant de la refondation de l’armée malienne, il dira qu’elle a besoin d’être adaptée aux réalités actuelles du terrain. «Nous ne sommes plus dans une guerre conventionnelle où il faut faire directement face à l’ennemi. Il s’agit maintenant de se battre contre les poseurs de bombes et de mines, des enleveurs de personnes, des attaques sporadiques avec des terroristes qui se confondent le plus souvent aux populations. De ce fait, il urge de réformer l’armée malienne afin qu’elle puisse convenablement jouer sa mission régalienne», a-t-il expliqué.
Parlant de l’accord qui doit être signé ce vendredi au Centre international de conférence de Bamako, il souhaite vivement que toutes les parties prenantes s’y engagent. Il a déclaré que cet accord comporte des imperfections et qu’il n’y a d’ailleurs «un accord parfait nulle part au monde». Ce qu’il faut retenir, soutient-il, c’est l’esprit de cet accord d’Alger. «Ce qu’il faut retenir, c’est que cet esprit porte sur un contrat social, la réconciliation nationale, la recherche de la paix et un renouveau du Mali», a-t-il précisé. Tout en soulignant que la Minusma est décidée à appuyer et à accompagner le Mali dans ce processus de paix.
La fureur de certains participants
Des intervenants, comme le Pr. Hamèye Dicko, ont déploré la passivité de la Minusma dans la stabilisation du pays. «Vous (Arnauld Akodjénou), vous contentez de faire des communiqués pour condamner les attaques armées du Mnla et de ses alliés, mais vous n’avez jamais fait un communiqué pour féliciter l’Etat malien qui respecte le cessez-le-feu depuis sa signature. C’est injuste ! En outre, vous demandez au Gatia de se retirer de Ménaka, après avoir chassé les bandits armés du Mnla. Quelles sont vos motivations réelles derrière cet argumentaire ? Dites-le clairement au peuple malien !»
Et à un autre participant de lancer à la figure du représentant spécial adjoint du secrétaire général de la Minusma : «Vous caressez le Mnla dans le sens du poil, l’entretenez et le nourrissez, sinon le Mnla n’existait pas, car le Mujao avait fini avec lui. Au même moment, vous nous demandez de quitter Ménaka, la terre de nos ancêtres. C’est inconcevable et inadmissible ! Nous ne quitterons jamais, dites-le au Mnla ! Je pense que la Minusma est venue foutre la merde au Mali».
Les bourdes de Mme Fatoumata Siré Diakité
Comme pour ramer à contre-courant du Pr. Hamèye Dicko, cette dame s’est noyée dans un dénigrement du peuple malien. Connue pour son vagabondage politique avant d’être nommée diplomate, elle affirme que c’est le Fdr qui a sauvé le Mali, puisque s’étant battu pour l’arrivée des forces étrangères que certains qualifient d’ailleurs de «forces d’occupation pour un business qui ne dit pas son nom». Qu’à cela ne tienne, Mme Diakité oublie que le peuple malien a, à maintes reprises, manifesté sa gratitude à ces forces étrangères, notamment la France, venues libérer notre pays, mais ne comprend pas pourquoi la Misma- devenue Minusma- et Barkhane ne veulent pas que la région de Kidal soit libérée et souhaitent cantonner les militaires maliens.
Parlant des attaques armées des bandits armés du Mnla et de leurs alliés jihado-narcotrafiquants, elle soutient étonnamment que c’est logique. «Notre armée ne peut pas contre-attaquer. Ce sont des incapables», fulmine-t-elle. Ce qui a fait dire à certains participants qu’elle «n’est pas normale et qu’elle a perdu toute lucidité».
De vraies combattantes pas comme Mme Fatoumata Siré Diakité
Hasard de calendrier ou simple coïncidence, plusieurs femmes maliennes d’associations diverses, peu avant la tenue de cette conférence-débats, ont bravé la pluie pour prendre d’assaut le boulevard de l’indépendance. Objectif : soutenir la signature de l’accord de paix de ce vendredi. Placée sous l’égide de Mme Doumbia Mama Koité, présidente de l’Association des femmes leaders du Mali, elles clamaient haut et fort : «On veut la paix» ; «Vive les Fama»…
Comme on le voit, elles sont différentes de notre prêcheuse de dénigrement, Mme Diakité, envers le Mali et son armée. D’ailleurs, cela n’est pas étonnant quand des sources révèlent qu’en tenant de tels propos devant le représentant spécial adjoint du secrétaire général de la Minusma, Arnauld Akodjénou, elle voulait avoir sa sympathie puisque qu’elle serait en train de «démarcher la Minusma afin qu’elle finance un de ses projets». Argent, quand tu nous tiens !
Bruno E. LOMA