Bamako - La Mission de l’ONU au Mali (Minusma) s’est indignée que "son impartialité soit régulièrement mise en cause", après une salve de critiques du président malien Ibrahim Boubacar Keïta lors de la cérémonie de signature d’un accord pour la paix vendredi soir à Bamako.
"La Minusma regrette que son impartialité soit régulièrement mise en cause et que ni sa contribution, ni ses sacrifices ne soient reconnus à leur juste valeur", selon un communiqué de la force de l’ONU publié dans la nuit de vendredi à samedi.
"La Minusma se félicite de la signature de l’accord de paix et réaffirme son impartialité", selon le texte, qui ne mentionne pas le discours du président malien.
A la clôture de la cérémonie de signature de l’accord par le gouvernement malien, plusieurs mouvements armés et la médiation internationale, mais sans les principaux groupes de la rébellion à dominante touareg, M. Keïta a apostrophé le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous.
"Avons-nous jamais violé le cessez-le-feu? Jamais. Pour autant, M. Ladsous, il serait convenable que les Nations unies fassent preuve de justice et d’équité à cet égard-là", a lancé le président malien.
"Vous avez toujours dit +oui, les parties, les parties+, un peu de respect pour notre peuple", a-t-il ajouté à l’intention de M. Ladsous, qui avait lu un message du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon.
"Que l’accord doive rester ouvert, nous y sommes favorables, pourvu qu’il ne soit pas une prise en otage pour le Mali et pour la paix au Mali. Je suis très clair là-dessus", a dit M. Keïta, en référence à de futures discussions pour amener la rébellion à signer à son tour.
Dans le discours lu par M. Ladsous, le secrétaire général de l’ONU déplorait que "de graves violations du cessez-le-feu aient été commises de toutes parts ces dernières semaines".
"Le dialogue doit continuer avec les groupes qui ne sont pas ici aujourd’hui, la possibilité qu’ils signent l’accord de paix à une date ultérieure doit rester ouverte", affirmait M. Ban au sujet des rebelles,
prévenant que leur absence "ne peut en aucun cas servir de prétexte à la reprise d’opérations militaire contre les non-signataires".
L’accord vise à instaurer une paix durable dans le nord du Mali, qui a connu une série de rébellions touareg depuis les premières années d’indépendance du pays, en 1960. En 2012, il a été transformé en sanctuaire et
en base d’opérations jihadiste, jusqu’au lancement de l’opération militaire française Serval en janvier 2013.
ac-sst/sba