Le dossier fait de plus en plus jaser au département de tutelle ainsi que dans les milieux financiers les plus huppés de la capitale. Il s’agit d’un pot-aux-roses en rapport avec un vaste réseau de faussaires que les autorités financières n’ont commencé à traquer qu’après des dégâts énormes occasionnés au fisc malien.
Les limiers du ministère de l’Economie des finances ciblent particulièrement les portes douanières de Djiboli, quoique l’ensemble des frontières soient concernées par le phénomène. Ils espèrent ainsi mettre le grappin sur des importateurs qui, en complicité tacite avec les douaniers, ont le malin plaisir de ne pas présenter le même contenu que celui déclaré en douane et au niveau des affaires économiques. La supercherie consiste, déplore une source digne de foi, à déclarer du gasoil aux niveaux de tous les services impliqués et transporter la même marchandise jusqu’aux frontières où, le contenu des citernes est transvasé contre de l’essence. Le premier produit n’ayant pas la même valeur, ni la même taxation que le second, la différence occasionne naturellement des pertes énormes. Elles ont été estimées, selon plusieurs sources, à une centaine de milliards Fcfa depuis que la manœuvre échappe à la vigilance des services économiques et financiers du Mali.
Sauf complicité à certains niveaux, indiquent des connaisseurs du milieu, la malice n’aurait pu jamais prospérer au nez et à la barbe des éléments d’un maillage constitué des services douaniers aux entrées et d’une structure comme l’Onap qui gère les stocks de carburant des importateurs. Mieux, l’attention des autorités aurait été attirées par une chute drastique des recettes du bureau douanier des hydrocarbures, qui sont passés en quelques années d’une quinzaine de milliards à moins de la dizaine, dénoncent les langues pendues.
Et de faire remarquer, par les mêmes sources, que la prudence et la retenue des agents à fait remonter les recettes depuis que les postes de Djiboli et d’autres entrées suspectes se trouvent dans la ligne mire des limiers du département.
En attendant de mettre la main sur les importateurs concernés et leurs complices au niveau de la douane, une interrogation commence à tarauder les observateurs. Pourquoi les hydrocarbures rapportent plus de recettes à certains pays comme le Burkina Faso avec deux fois moins d’importations que le Mali ?
C’est dire que les importateurs maliens n’ont pas manqué de solutions alternatives à la vielle pratique du coulage jadis circonscrite par les enquêtes.
La Rédaction