Le groupe du “Ben Laden du Sahara” dans la tourmente

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Publié le lundi 18 mai 2015 | Liberte-algerie

© Autre presse par DR
Le chef islmaiste Mokhtar Belmokhtar

Cela dissimule difficilement des rivalités pour le contrôle de l’organisation et probablement aussi des territoires : le chef terroriste, Mokhtar Belmokhtar, responsable du groupe Al-Mourabitoune, auteur en 2013 de l’attaque meurtrière contre le site gazier de Tiguentourine, a démenti, avant-hier, l’allégeance à l’EI, comme l’a proclamé la veille un autre dirigeant, Adnan Abou Walid Sahraoui. “La première déclaration ne respecte pas les conditions et règles de la choura”, organe central d'Al-Mourabitoune et, par conséquent, “n'engage pas” le groupe “qui reste fidèle à son allégeance à Ayman al-Zawahiri sur la voie du jihad”, a indiqué un communiqué attribué à Belmokhtar et authentifié auprès du mouvement jihadiste par des spécialistes de l'agence mauritanienne Al-Akhbar qui a rapporté l’information.
Jeudi, un enregistrement audio attribué à Adnan Abou Walid Sahraoui est diffusé par l'agence privée mauritanienne, qui publie régulièrement les communiqués de jihadistes dans lequel il annonce qu'Al-Mourabitoune fait “allégeance au calife des musulmans, Abou Baqr al-Baghdadi”, en référence au chef de l'État islamique. Il invite “tous les mouvements jihadistes à prêter allégeance” au chef de l'EI “pour unifier la parole des musulmans et resserrer leurs rangs”.
Mais pour Belmokhtar, surnommé le Ben Laden du Sahara et dont la tête est mise à prix par les Américains, cette proclamation d’allégeance est “nulle et non avenue”. Il promet d’ailleurs de “publier un communiqué du conseil de la choura après les consultations en cours”. Que peut bien signifier cet échange par médias interposés ? Les spécialistes de l'agence mauritanienne, cités par l’AFP, voient dans cet épisode une confirmation de l'ascension d'Adnan Abou Walid Sahraoui au sein du groupe.
Ils pointent aussi des divisions au sein de la direction d'Al-Mourabitoune qui, selon eux, pourraient conduire à une scission. L'agence n'hésitait d'ailleurs pas à affirmer qu'Adnan Abou Walid Sahraoui était désormais le nouvel “émir” d'Al-Mourabitoune.
L'expert mauritanien du jihadisme dans le Sahel, Isselmou Ould Salihi, lisait aussi, dans la déclaration attribuée à Adnan Abou Walid Sahraoui, une “montée en puissance” de ce rival de Belmokhtar. Né en 2013 de la fusion des Signataires par le sang de Mokhtar Belmokhtar et du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), un des groupes jihadistes ayant contrôlé le nord du Mali jusqu'au lancement de l'opération française Serval, le groupe Al-Mourabitoune a revendiqué, il y a quelques semaines, l’attaque d’un bar au centre de Bamako et d’un contingent nigérien d’une base de camp de la Minusma.

Karim K./AFP