Notre pays traverse depuis plusieurs mois une crise sans précédent, avec l’occupation des trois régions du nord par des bandits armés, des terroristes et des islamistes. Face à cette situation, le Groupement des Leaders Spirituels Musulmans du Mali (GLSM) a organisé les 24 et 25 novembre derniers le 1er Forum national des leaders spirituels au Centre International de Conférences de Bamako. La cérémonie a enregistré la présence de Chérif Madani Haïdara, guide spirituel d’Ansar Dine et de Younoussi Touré, président de l’Assemblée nationale, représentant le chef de l’Etat. La cérémonie d’ouverture a vu la présence du capitaine Amadou Haya Sanogo, président du Comité militaire de Suivi de la Réforme des Forces armées et de Sécurité.
La cérémonie d’ouverture du Forum des leaders spirituels s’est tenue sans aucun membre du gouvernement, même pas le ministre chargé des Affaires religieuses. Cette situation n’a pas plu aux milliers de musulmans qui ont fait le déplacement. Mais selon certaines indiscrétions, la présence du capitaine Sanogo en serait la cause. D’autres affirment qu’une délégation venue du Burkina Faso pour l’ouverture éventuelle d’une négociation aurait coïncidé avec la tenue de ce forum. Quoi qu’il en soit, ce genre de forum doit obligatoirement enregistrer la présence d’un membre du gouvernement, car il s’agit d’une cause nationale et de la présence de tous les imams du Mali.
Ensemble pour un islam authentique dans un pays apaisé et unifié
Des guides spirituels, des imams, des prêcheurs venus d’un peu partout à travers le pays, ont échangé au cours de ces deux jours de travaux sur le thème « Ensemble pour un islam authentique dans un pays apaisé et unifié ».
Les recommandations de ces assises serviront de repères aux concertations nationales prévues les 10, 11 et 12 décembre prochains. A cet effet, une délégation du groupement des leaders spirituels conduite par Chérif Madane Haïdara s’est rendue chez les membres du FDR pour les inviter à participer à ladite concertation, et selon Adama Kané, président de la commission d’organisation, cette médiation va porter fruit.
Dans son discours, Adama Kané, au nom du groupement des leaders spirituels, a d’abord condamné l’invasion du Nord par des islamistes et leurs alliés. Il a ensuite brossé le parcours du groupement. Selon lui, le GLSM, depuis sa création, a effectué des prêches, des conférences pour sensibiliser les musulmans sur la charia et a mené plusieurs médiations pour atténuer les divergences entre les autorités.
Pour Mahmoud Dicko, président du Haut Conseil Islamique du Mali, l’union des leaders spirituels est d’une importance capitale dans notre pays, car selon lui, l’union sacrée est aujourd’hui une obligation pour tous les Maliens.
Dans son adresse, le capitaine Amadou Haya Sanogo a signalé le rôle et l’importance des leaders religieux dans la bonne marche d’un pays, avant de promettre que lui et son armée feraient tout, même au prix de leur sang, pour libérer le Nord.
Le guide spirituel, Ousmane Chérif Madani Haïdara a d’abord salué la compréhension et la tolérance du capitaine Sanogo et de ses proches. Il a ensuite interpellé « les quatre grands » qui dirigent le pays actuellement, à savoir Dioncounda Traoré, président de la République par intérim ; Younoussi Touré, président de l’Assemblée nationale par intérim; Check Modibo Diarra, Premier ministre et le Capitaine Amadou Haya Sanogo, président du Comité militaire de Suivi de la Réforme des Forces armées et de Sécurité, à faire ce que le pays attend d’eux. Car selon lui, la souffrance des Maliens a assez duré. Il a aussi sré affirmé la grande considération des autorités vis-à-vis des leaders religieux et a invité les leaders à plus de courage pour une sortie de crise rapide.