Le Groupement des leaders religieux a fortement appelé les autorités de la transition et l’ex junte militaire pour libérer nos régions aux mains des bandits armés, des terroristes et autres narcotrafiquants. C’était au cours de son forum qui s’est tenu le week-end dernier au CICB.
Cette grande rencontre des religieux a été fort utile. Car, elle a permis aux leaders religieux de parler d’une seule voix et de se faire entendre. Ils ont même eu un porte parole et non le moindre : le Président par intérim de l’Assemblée nationale, Younoussi Touré.
L’ouverture de cette importante rencontre a enregistré la présence de plusieurs responsables politiques et de la société civile, notamment le président de l’Assemblée nationale par intérim, le Capitaine Amadou Haya Sanogo, des représentants de la CSM, du FDR, de la COPAM, d’IBK Mali 2012 et de plusieurs organisations et associations religieuses. Le président de l’organisation faîtière des religieux au Mali, le Haut conseil islamique, imam Mahmoud Dicko, l’imam de la grande mosquée de Bamako, Koké Kallé, le Moucadem des Tidjanes de Nioro du Sahel, Amadou Thierno Hady Tall, le président de l’UJMMA et les grandes familles maraboutiques issues de toutes les régions du pays ont pris part à cette messe religieuse de la Oumma islamique du Mali.
«Dioncounda Traoré, Cheick Modibo Diarra, Capitaine Amadou Haya Sanogo, qu’allez-vous faire, dites quelque chose aux maliens, faites quelque chose pour les Maliens. Le pays souffre, la population vous observe et attend de vous que vous vous mettez ensemble pour sortir le pays de l’impasse». C’est par ces mots que le célèbre prêcheur, Chérif Ousmane Madani Haïdara, président du Groupement des leaders religieux et président de l’association Ançardine international, a donné le ton du premier forum du Groupement des leaders religieux du Mali sur l’authenticité de l’islam dans la salle des 1 000 places noire de monde du CICB.
Le guide spirituel de l’association Ançardine, en a également profité pour parler de la crise politico sécuritaire qui est en train de remuer le pays. «Les Maliens souffrent et traversent l’une des plus grandes crises de leur existence. Dieu vous a investi d’une lourde responsabilité, faites en sorte que ces souffrances puissent être écourtées, mettez-vous ensemble pour faire quelque chose pour vos concitoyens», a-t-il déclaré. En s’agissant au Groupement des leaders religieux, Chérif Ousmane Madani Haïdara, a martelé qu’il ne s’agit point d’une organisation d’exclusion mais d’une organisation destinée à perpétuer l’islam authentique. «C’est une association destinée à prôner la coexistence pacifique entre les peuples de différentes confessions religieuses et de cultes», a-t-il ajouté.
De son côté, le Capitaine Amadou Haya Sanogo a insisté sur l’unité et la cohésion d’action entre les Maliens. Il a indiqué que ces troupes sont déterminées à libérer le pays des mains des occupants.
Pour sa part, le président du Hout conseil islamique a plaidé l’union sacrée entre les leaders religieux. Il a conclu par faire faire remarquer que «personne ne viendra nous imposer une quelconque idéologique».
A sa suite, le coordinateur du Groupement, Adama Kané, a insisté sur le bien fondé de leur organisation. «Le Groupement des leaders spirituels musulmans du Mali est né de la volonté des dépositaires de la sagesse et de la piété ainsi que de la nécessité de rassembler les musulmans du Mali», a-t-il indiqué. Avant de dire que c’est un islam dont le fondement est la tolérance, la paix, l’équité, l’assistance aux démunis.
Il faut rappeler que le groupement des leaders spirituels musulmans s’inspirant de l’islam traditionnel pratiqué au Mali depuis des lustres dit s’opposer à la domination dans notre pays des personnes extrémistes utilisant l’islam comme bouclier à des fins sordides. Pour faire échouer ce fondamentalisme religieux, l’association dit s’employer à édifier une société harmonieuse, d’éduquer des citoyens et de contribuer à l’éducation civique, morale et spirituelle de la population.
Le groupement des leaders religieux regroupe en son sein un noyau de prédicateurs avisés. Très vite depuis sa création, il s’est vite révélé en dénonçant la dénonciation de l’application de la charia au nord et le pillage et la destruction des mausolées.
Il a aussi mené des médiations en vue de rapprocher les différentes sensibilités du pays dont la dernière en date est celle menée à l’endroit du FDR qui refusait de prendre part aux Concertations nationales que les autorités de la transition avaient initiées. Durant cette rencontre les religieux ont planché sur des questions se rapportant au fondement de l’islam, aux pratiques religieuses, à la paix et la stabilité du Mali.