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A la Une: le 15 mai restera-t-il dans l’histoire du Mali?
Publié le mardi 19 mai 2015  |  RFI
Cérémonie
© aBamako.com par A.S
Cérémonie de signature de l`accord de paix d`Alger.
Bamako, le 15 mai 2015 au CICB. Le Gouvernement malien et les groupes rebelles du nord ont procédé en présence de nombreux chefs d`Etats africains et de la médiation internationale à la signature du document de paix issu du processus d`Alger.




La presse malienne revient largement en ce début de semaine sur l’accord de paix et de réconciliation signé vendredi dernier, 15 mai, à Bamako. Un accord, rappelons-le, que n’ont pas signé les principaux groupes rebelles. Les journaux maliens sont plutôt partagés ; les uns saluant une journée historique, les autres dénonçant un marché de dupes…

« Signature de l’accord de paix du 15 Mai 2015 : Le Mali reprend le train ! », s’exclame ainsi Le Tjikan. Cet accord, écrit-il, « a dissipé toutes les craintes d’insécurité dans notre pays et suscité le sentiment hautement salutaire du retour du Mali dans le concert des grandes nations africaines. »

L’Agora renchérit : « le peuple martyrisé du Mali, par la faute de certains de ses fils sous l’influence des narco-jihadistes, vient de montrer qu’il peut se relever des situations les plus dures grâce à ses valeurs fondatrices de pardon, de réconciliation, de tolérance et d’unité mais aussi grâce à la solidarité agissante des ses nombreux amis à travers le monde. Le 15 mai 2015 est déjà une journée historique, poursuit L’Agora, qui s’inscrit en lettres d’or dans le cadran de l’histoire contemporaine nationale. »

« C’est un nouveau départ pour le Mali », s’exclame encore Le Zénith Balé. « Cette journée du vendredi 15 mai a suscité chez l’ensemble du peuple malien un espoir de paix et de réconciliation nationale en cicatrisant les plaies des uns et des autres en vue d’un nouveau départ. Elle restera gravée pour toujours dans la mémoire des Maliennes et des Maliens. »

Encore beaucoup d’obstacles…

D’autres journaux maliens sont donc moins enthousiastes… pour ne pas dire circonspects… « Bamako signe, mais… », tempère L’Aube. « Pendant que les autorités maliennes mobilisait le ban et l’arrière ban de la République, ainsi que de hautes personnalités étrangères pour organiser une cérémonie grandiose, mais ô combien humiliante pour la nation malienne ! ; les rebelles, eux, continuaient à défier la République et à trimbaler IBK. » En effet, relève L’Aube, « au moment où Bamako organisait sa cérémonie, la localité de Ménaka était sous le feu et Bintagoungou, cercle de Goundam, était pillé par des rebelles. Ces deux attaques, qui n’ont fait l’objet d’aucun communiqué de la part du gouvernement malien, prouvent à suffisance que le chemin menant à la paix est encore parsemé d’obstacles. De nombreuses voix s’élèvent pour critiquer l’amateurisme du pouvoir en place dans la conduite de tout le processus de négociations. Mais l’évidence est là, conclut L’Aube : IBK n’a aucune solution pour gérer la question du Nord. »

Pour L’Indépendant, autre périodique malien, pas question de réaménager cet accord, comme le réclament les groupes rebelles. « Retourner à Alger et se rasseoir à la même table que les bandes armées de l’Adrar des Ifoghas et leurs supplétifs des confins de Taoudenni équivaudrait à aller à Canossa. […] Revenir sur le texte parce qu’il a été rejeté par les narco-séparatistes serait un désaveu pour toute la médiation internationale à commencer par l’Algérie dont les efforts, la patience et les sacrifices ont été unanimement reconnus et salués. Sans compter que ce que la rébellion kidaloise réclame ne peut, en aucun cas, lui être cédé. IBK l’avait dit en son temps, rappelle L’Indépendant : “pas d’indépendance, pas d’autonomie. L’unité, l’intégrité territoriale, la forme laïque et républicaine de l’Etat ne sont pas négociables”. »

Plus de fermeté face au MNLA ?
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