Le prix Unesco-Madanjeet Singh 2014 a été décerné à Ibrahim Ag Idbaltanat, en récompense de son dévouement et de son engagement exceptionnel en faveur du dialogue et de la non-violence, comme moyen de résolution des conflits dans la société ; de la lutte contre les inégalités sociales.
Une cérémonie de reconnaissance de la nation malienne a été organisée en l’honneur du récipiendaire par le ministre de la Réconciliation nationale, en collaboration avec la Coopération Allemande GIZ. C’était le lundi 11 mai 2015 au Centre culturel Tumast, en présence du ministre Zahabi Ould Sidi Mohamed, du directeur résident de l’Unesco au Mali, Lazard Eloundou, de plusieurs personnalités.
Le prix Unesco-Madanjeet Singh pour la promotion de la tolérance et de la non-violence récompense des activités significatives dans le domaine scientifique, artistique, culturel ou de la communication visant la promotion d’un esprit de tolérance et de non-violence. Ce prix a été établi en 1995 pour marquer l’année des Nations-Unies pour la tolérance et le 125ème anniversaire de la naissance du Mahatma Gandhi. En reconnaissance de l’engagement de toute une vie en faveur de l’harmonie communautaire et de la paix, le prix porte le nom de son bienfaiteur, Madanjeet Singh, qui était ambassadeur de bonne volonté de l’Unesco, artiste, écrivain et diplomate indien.
En effet, l’engagement d’Ibrahim Ag Idbaltanat en faveur de la défense des droits humains et de la paix a commencé avec la prise de conscience que sans l’éducation des communautés rurales, le progrès de son pays, pourtant riche en valeurs spirituelles et en diversité culturelle - comme Tombouctou où il exista l’une des premières Universités du monde-, n’était pas possible. Cette prise de conscience l’a amené à mettre fin à sa carrière d’universitaire pour retourner enseigner aux enfants sous les paillotes et sous les arbres.
Après avoir interrompu ses études en 1980 pour devenir enseignant pour les enfants touaregs démunis de sa ville natale de Ménaka, en 1986, Ibrahim Ag Idbaltanat a construit, de ses propres mains, une école primaire pour les enfants des familles les plus pauvres dans la région d’Intadeyné. En 1987, il fonde l’Organisation Gari (Groupement des artisans ruraux d’Intadeyné), qui crée des écoles dans toute la région afin d’ouvrir aux enfants touaregs marginalisés de nouveaux horizons. En 2006, il crée l’association Temedt qui a développé des activités multiples sous sa direction, visant à faire prendre conscience des inégalités entre les communautés touchées par l’esclavage.
Diango COULIBALY