Les accointances, entre la France et la rébellion touareg, nourrissent depuis quelques mois un sentiment anti-français au sein de l’opinion publique. Elles viennent d’être corroborées par les déclarations d’Hervé Ladesous, ce Français en charge des opérations de maintien de la paix de l’ONU. Au lieu de condamner l’absence de la CMA (Coordination des Mouvements de l’Azawad) à la cérémonie de signature de l’accord de paix et de réconciliation nationale au Mali, il a mis le gouvernement malien en garde contre une éventuelle attaque des rebelles. Lesquels continuent et, cela le jour même de la signature de l’accord à violer le cessez-le feu, à tuer et à tout brûler sur son passage. Sans que la Minusma lève le petit doigt.
« Il n’est pas question que l’on profite de la signature de l’accord de paix pour attaquer ceux qui ne l’ont pas encore signé », disait Ladesous à la cérémonie de signature de l’accord. Cette déclaration a fait l’effet d’une bombe au sein de l’opinion publique.
Pour l’écrasante majorité des Maliens, la France soutient bel et bien la rébellion touareg. Qui a remis le MNLA en selle à Kidal après qu’il y était chassé par les djihadistes ? C’est la France. De quelle marque sont les armes saisies avec la CMA par GATIA ? Françaises. Des témoignages concordants laissent entendre que des éléments des forces spéciales françaises enturbannés auraient été aperçus aux côtés du MNLA, à Kidal. C’est grâce à ce soutien, dit-on, que le MNLA a réussi à reprendre, récemment, Kidal reconquis par l’armée malienne.
C’est pour toutes ces raisons, et bien d’autres encore, que les populations maliennes – qu’elles soient du nord ou du sud – menacent d’organiser, dans les jours à venir, des manifestations contre la complaisance de la Minusma vis-à-vis de la CMA. Mais aussi, un boycott de tous les produits français commercialisés dans notre pays. A commencer par l’opérateur de téléphonie mobile, Orange. S’y ajouteraient des marches pour protester contre « le projet de partition du Mali » entretenu par la France, à travers une poignée de rebelles apatrides à sa solde.
Oumar Babi