À la signature de l’accord pour le retour de la paix, tenue le vendredi dernier au CICB devant un parterre de chefs d’Etat et de gouvernements venus pour l’occasion, le Mali a retrouvé son homme de poigne : un IBK qui n’a pas mâché ses mots devant ceux qui ont la solution à la crise malienne, c'est-à-dire les Nations-Unies et la Communauté internationale. Pour le président malien, le Mali ne mendie pas cette paix, mais fait montre du respect de ses engagements internationaux.
«Que l’accord reste ouvert, nous y sommes favorables, pourvu qu’il ne soit pas une prise en otage du Mali et de la paix au Mali», a-t-il lancé. Pour le président malien, cette attitude de double langage des bandits de la Coordination des mouvements de l’Azawad (Cma) n’a que trop duré (on paraphe l’accord et on le signe pas). Cela, sans
qu’aucune sanction ne soit à l’ordre du jour par ceux-là qui ont les grands moyens (les Nations-Unies) pour les faire fléchir afin de les embarquer dans le wagon de la paix.
Ces bandits armés, tout long de la négociation, n’ont fait que de violer le cessez-le-feu et pillé les paisibles populations, au su et au vu de la Minusma et de la Communauté internationale sans être inquiétés par une quelconque mesure contraignante. C’est pourquoi, le président IBK martèlera : «Avons-nous jamais violé le cessez-le-feu? Jamais ! Pour autant, il serait convenable que les Nations-Unies fassent preuve de justice et d’équité à cet égard-là ; un peu de respect pour notre peuple !
Nous sommes un pays tolérant, mais pas lâche ; le Mali ne demande que son dû, ni plus, ni moins. Nous ne sommes pas des gueux».
Ces propos, d’IBK furent une sueur froide dans le dos d’Hervé Ladsous, représentant de Ban Ki Moon et de Mongi Hamdi, représentant de la Minusma qui, au lendemain de la cérémonie se sont empressés de répondre le président de la République.
Pour Ladsous, le Mali n’a pas reconnu les énormes sacrifices consentis par les Nations-Unies, surtout les pertes en humaines des casques bleus. Pour autant, Hervé Ladsous oublie que les pertes en vies humaines sont dues au jeu trouble de la Minusma sur le terrain. Elle a été incapable de protéger les populations et a affiché son soutien aux séparatistes du Mnla. C’est pourquoi les Maliens, dans leur ensemble, ont toujours décrié cette situation de partialité de la Minusma.
Toujours dans sa logique, le président de la République s’est dit écœuré de voir tous les enfants du Mali aller à l’école, à l’exception de ceux de Kidal. Toute chose qui dénote que tout doit être mis en œuvre pour aller à la paix, au risque de ne pas faire de ses enfants de Kidal, de futur bandits armés.
«À césar, ce qui appartient à César», dit-on. Le président de la République s’est félicité du rôle joué par la médiation, avec comme chef de file, l’Algérie ainsi qu’à la société civile malienne pour ses efforts en vue du retour de la paix dans notre pays.
Cette cérémonie de signature, même si elle s’est faite sans les criminels du Mnla et de ses alliés, montre à la face du monde que le peuple malien aspire à la paix et que le Mali est Un et Indivisible. La force du Mali est sa diversité ethnique et raciale. Et à la communauté internationale de tout mettre en œuvre pour ramener cette paix si précieuse au peuple malien.
Soumaïla T. TRAORE