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Litige foncier à Moribabougou : Un riche expatrié en France prétend démolir la concession d’un pauvre agent retraité de l’Aéroport
Publié le mercredi 20 mai 2015  |  L’Indépendant




C'est aujourd'hui normalement qu'expire la mise en demeure de 8 jours délivrée par l'huissier de justice, Me Moctar Diallo, pour la démolition de la concession d'El Hadji Diallo, agent des ADM à la retraite. Cela suite au procès qui l'oppose à un riche expatrié en France, Ladji Soukouna, à propos de la propriété de la parcelle n° 79/S du lotissement de Moribabougou d'une superficie de 20/17 m2.


Ainsi, depuis hier, les habitants du quartier de Dogobala sont postés devant les lieux litigieux afin d’empêcher un éventuel déguerpissement de celui qu’ils considèrent comme le véritable propriétaire, El Hadj Diallo. Le ministre des Domaines, Me Mohamed Ali Bathily, est fortement interpellé pour parer à une éventuelle confrontation physique.

Au Mali, les pauvres continuent d’être victimes de spéculation foncière de la part des riches, surtout les expatriés. C’est ce que l’on constate dans l’affaire qui oppose depuis 8 ans l’expatrié Ladji Soukouna à El Hadji Diallo.

En effet, El Hadji Diallo, affirme qu’il a acquis la parcelle n° 79/S à usage d’habitation du lotissement de Moribabougou auprès de feu Issa Dembélé en 2002. En 2004, il a fini de construire le terrain et y a habité sans rencontrer le moindre problème. Et un beau jour, l’expatrié Ladji Soukouna est venu lui demander le plan des logements en prétextant « avoir perdu l’emplacement de ses deux concessions contiguës se situant dans les parages « . Ainsi, pour lui faciliter sa recherche, Diallo lui a remis le document.

Une semaine après, Ladji Soukouna est revenu lui rendre le plan. Avec lequel plan, il avait pris soins, moyennant la complicité de certains agents des Domaines de Kati de produire un autre document sur la même parcelle en son nom. De surcroit, au moment où Soukouna construisait son premier lot, c’est dans la concession de El Hadj Diallo qu’il conservait ses matériaux de construction.

Face au refus catégorique de Diallo de quitter les lieux à son profit, il décida de porter plainte à son encontre en 2007 au tribunal de première instance de Kati. « Ce procès, après plusieurs reports, a fini par rendre son verdict à mon insu » a indiqué son conseil. Aussitôt, souligne-t-il, j’ai interjeté l’Appel à la Cour d’appel.

« J’ai été débouté par la Cour pour motif, semble-t-il, que mes propos sont mal fondés « . C’est le mercredi 13 mai 2015 que l’Etude de Me Moctar Diallo, huissier de justice, est venu lui remettre l’ordonnance de démolition.

Le malheureux El Hadj Diallo demande que son terrain lui soit laissé par la justice. Pour cela, il interpelle le ministre des Domaines réputé pour sa détermination à assainir le domaine foncier en faisant en sorte que la lumière soit faite sur tous les dossiers suspects.

Depuis hier matin, les jeunes, les femmes et les notables acquis à la cause de Diallo se sont installés à la devanture de sa maison afin d’empêcher son éventuelle démolition

Les autorités compétentes doivent agir au plus vite pour éviter un possible affrontement entre ceux-ci et les forces de l’ordre.

Falé COULIBALY
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