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Mali: un blessé dans une attaque contre la mission de l’ONU à Bamako
Publié le mercredi 20 mai 2015  |  AFP
Ban
© Autre presse par DR
Ban Ki-moon, Secrétaire Général de l`ONU




Bamako - Cinq jours après la signature d’un accord de paix au Mali, la Mission de l’ONU dans le pays, la Minusma, a été visée mercredi à Bamako par une attaque ayant fait un blessé, un enquêteur évoquant la piste terroriste.

Aucune information officielle n’a pu être obtenue sur cette attaque, survenue après une salve de critiques du président malien Ibrahim Boubacar Keïta -"IBK"- contre la Minusma le 15 mai à Bamako, lors de la cérémonie de signature de l’accord de paix au Mali.

Mais un enquêteur malien affirme à l’AFP qu’il s’agit "sans aucun doute" d’un "acte terroriste" et que son auteur est "activement recherché".

Selon un communiqué de la Minusma, l’attaque s’est produite mercredi "matin aux environs de 02H30 (locales et GMT)" dans le quartier de Faso Kanu (sud-est de la capitale) contre une résidence de ses personnels militaires.

"Un homme armé a tenté de mettre le feu à un véhicule de la Minusma garé" devant cette résidence, puis, "avant de prendre la fuite, (il) a tiré sur le gardien qui a été blessé, sur la maison, ainsi que sur les voitures de la Minusma garées", "causant des dommages matériels", a expliqué la force onusienne.

Le blessé a été évacué à l’hôpital et le service anti-mines de l’ONU est intervenu pour "neutraliser deux grenades non explosées retrouvées sur place". La police malienne "s’est déployée sur les lieux avec la sécurité de la Minusma pour mener les investigations initiales".

Un journaliste de l’AFP qui s’est rendu sur le site a vu au moins cinq impacts de balles sur un pick-up de la Minusma, dont une vitre était cassée. Des experts maliens et gendarmes de l’ONU étaient visibles sur les lieux, bouclés par des cordons de la police scientifique et technique.

"L’enquête avance", mais l’assaillant "a commis sans aucun doute un acte terroriste", a déclaré l’enquêteur malien interrogé par l’AFP, évoquant un projet d’embuscade impliquant de "probables" complices.

Selon lui, l’objectif initial était de mettre le feu à un véhicule de l’ONU pour attirer les Casques bleus hors de la résidence, "ouvrir le feu et faire usage de grenades". Ce "schéma n’ayant pas fonctionné", l’homme aurait tiré sur le gardien avant de prendre la fuite.

- "Propos anti-Minusma" -

Dans son communiqué, la Minusma "condamne vivement cette attaque contre son personnel et ses biens" et "appelle les autorités maliennes à tout mettre en oeuvre pour identifier le responsable de cet acte" et le juger.

Sur Twitter, Yvan Guichaoua, spécialiste du Sahel et enseignant à l’université britannique d’East Anglia, souligne que cette attaque intervient après des "propos anti-Minusma" du président IBK, propos qui "ne semblent pas si sages, rétrospectivement".

"Taper sur la Minusma continuellement et publiquement ne contribue pas à calmer le climat politique", écrit-il sur son compte.

Le 15 mai à Bamako, le gouvernement malien, plusieurs mouvements armés et la médiation internationale ont signé un accord de paix pour le Mali, mais sans les principaux groupes rebelles à dominante touareg de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Lors de la cérémonie, M. Keïta avait apostrophé le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous.

"Avons-nous jamais violé le cessez-le-feu? Jamais. Pour autant, M. Ladsous, il serait convenable que les Nations unies fassent preuve de justice et d’équité à cet égard-là", avait lancé le président malien.

Le lendemain à Bamako, M. Ladsous s’était insurgé contre un manque de reconnaissance des autorités maliennes envers la Minusma, qui a compté 35 morts dans ses rangs en moins de deux ans.

L’accord de paix a été signé sur fond de résurgence de violences dans le nord du Mali, où les attaques se multiplient depuis une semaine, dont un assaut, attribué à la CMA, ayant tué trois soldats maliens lundi à 100 km de Tombouctou.

La médiation internationale a annoncé la tenue, à partir du 25 mai à Alger, d’"une série de consultations destinées à mettre en place les conditions" d’application de l’accord de paix "dans les plus brefs délais".


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