Dans le souci d’une large sensibilisation des populations sur une nouvelle politique quant à la gestion des finances publiques, la Cellule d’Appui à la Reforme des Finances Publiques(CARFIP) a organisée un atelier de formation d’une semaine à l’intention des journalistes économiques du Mali. Elle s’est déroulée, pour le 1er groupe, du 19 au 23 novembre 2012 à la Maison de la Presse.
La cérémonie d’ouverture de cet atelier a été marquée par un discours franc du ministre des Finances, de l’Economie et du Budget, Tiénan Coulibaly. « Pour atteindre les cibles dans cette politique, il faut passer par les enjeux et l’implication du PAGAM. Chacun doit contribuer pour l’atteinte des objectifs de cette reforme. Aguerrir les nouvelles connaissances et se familiariser au Plan d’Action Gouvernemental pour l’Amélioration et la Modernisation de la Gestion des Finances Publiques (PAGAM) », a précisé M. le ministre.
Après, place à la phase théorique de la formation. Elle a été assurée par le formateur, M. Abdoulaye Diawara, Consultant international des Finances Publiques, et M. Seydina Oumar Dicko, modérateur et chef division Communication et Formation à la Cellule d’Appui à la Réforme des Finances Publiques.
Le formateur, M. Diawara a d’abord briefé les journalistes sur l’historique et les biens faits du PAGAM I, dans la reforme et la gestion des finances publiques, qui a été expérimenté entre 2006 et 2009. Il dira que ce plan s’inscrit dans le prolongement d’un processus ancien de réforme des finances publiques. Il était question dans sa première phase de poursuivre l’objectif d’amener les systèmes de gestion et de contrôle des finances publiques du Mali au niveau de fiabilité qui les qualifie pour une certification internationale et les prépare au basculement de l’aide projet vers l’appui budgétaire. A cet effet, il a été dégagé les bilans du PGAM I touchant la mobilisation des recettes ; la planification et l’exécution du budget ; le système de gouvernance financière ; à la décentralisation et à la déconcentration, le dispositif institutionnel et technique.
Dans cette lancée, ses enjeux ont conduit de plus sur la modernisation et l’amélioration dans la gestion des finances publiques à travers le PAGAM II. Une seconde phase bâtie sur la poursuite de la transition fiscale et du renforcement du financement propre du budget, de la prise en compte de la décentralisation dans ses aspects de développement d’une fiscalité locale et du renforcement des structures et des compétences locales de gestion, de l’introduction de nouveaux instruments de gestion avec la gestion dynamique de la trésorerie et la question de la comptabilité patrimoniale et enfin de la mise en cohérence et de la modernisation du contrôle externe. A cet effet, ses enjeux (PAGAM II) majeurs se fondent sur deux axes. Axe vertical par la gestion des recettes et la gestion des dépenses et l’axe transversal avec le système d’information ; le système de contrôle ; le cadre juridique et institutionnel ; la participation des citoyens et genre ; la décentralisation et la déconcentration.
La phase pratique s’est déroulée par une visite de terrain de deux jours, le 22 et 23 novembre respectivement aux Directions Générales des Impôts, des Douanes ; du Budget et du Contrôle Financier. Une visite pour s’enquérir des réalisations du PAGAM/GPF (phase I) dans la chaîne de recette.
A la Direction Générale des Impôts, la délégation a été reçue par Gaoussou Fofana, Chef de division Développement, Maintenance et Informatique. Chargé de la coordination et du suivi du plan d’action du PAGAM II. « Un sujet d’actualité capital, utile de le partager avec les hommes de médias en vue de sensibiliser en bon usage le grand public sur la gestion des recettes fiscales », a martelé M. Fofana. Selon lui, la genèse du PAGAM est patente à travers l’informatisation des services publics, la rénovation d’envergure dans les administrations en matière de gestion des finances publiques par un contrôle pertinent de la chaîne de recette. Sur la voix des investigations dans le cadre du PAGAM , les Impôts se trouvent dans le volet modernisation. Un système que les Impôts ont jugé nécessaires depuis 1997. Cela a permis de boucher la perte des recettes douanières par celles de l’intérieur, a précisé M. Fofana.
Ensuite la délégation s’est transportée aux Douanes où elle a rencontré M. Kalilou Diakité, Chef service informatique. Il a été bref car les Douanes ont tout perdu suite au coup d’Etat du 22 mars. Une fibre optique de gestion qui avait été financée à hauteur de 30% par le PAGAM. Ce qui les avait ramenés au traitement des dossiers au manuel. Mais, après quelques jours, ils ont pu mettre un peu les choses en ordre, a précisé M. Diakité.
Le dernier jour, la visite s’est achevée à l’ancien département du ministère des Finances de l’Economie et du Budget où sont logées les directions générales du Budget et du Contrôle Financier.
Premier lieu de visite, le Budget où la délégation a été reçue par le Directeur Général du Budget, M. Robert Diarra, et le chef de la division informatique Moussa Sissoko.
Quant au directeur général du Budget, M. Diarra il a félicité l’initiative pour la première fois de voir un groupe de journalistes maliens se déplacer volontiers pour voir la tâche et le rôle de la cellule informatique dans le traitement du budget. Il a ensuite précisé l’acuité du logiciel avec lequel la direction travaille. Grace à l’interconnexion, il peut donner l’exécution du budget jusqu’à Kayes en temps réel.
Ce logiciel date de 1996. Dénommé, Système d’Intégration de Gestion et de Dépense « SIGD-PRED5 », son utilisation par le Mali a été obtenue grâce à l’USAID. A martelé M. Diarra. Avant de nous montrer le système de gestion ; la connexion sur le système ; la sécurisation du système ; l’audit du système ; le module SIGD du système et les avantages du système.
Pour l’organisation, M. Diarra dira qu’elle est tout d’abord la séparation entre l’ordinateur du contrôleur financier et celui du comptable.
Ensuite il y a la déconcentration de la gestion budgétaire. Chaque région, chaque directeur des finances et des matériels etc. Utilise un ordinateur personnel qui se connecte au serveur central pour faire ses opérations. Pour cela, il y a tout un échelon. Depuis le début de l’action, l’ordonnateur ; le contrôleur financier et ensuite chez le comptable assignataire.
L’ordinateur central de la connexion du système a été payé à 300 millions de nos francs, aux dire de M. Diarra. Sur ce serveur, tout le monde se connecte à travers le navigateur internet. Sur son poste de travail, il s’identifie et s’il est inscrit, l’accès devient libre et il peut faire des opérations sur son compte. Sur ce serveur, le Budget est en interconnexion avec d’autres services. Notamment avec 28 DFM ; 13 institutions ; 9 Directions Régionales du Budget(DRG) et 2 EPA. Au total 71 structures.
Au plan de la sécurisation, il y a d’abord l’identification de chaque utilisateur par son nom d’identification, son mot de passe ; le profil de l’utilisateur. Une fois que tout cela est juste, on passe aux étapes de l’administrateur ; de l’ordonnateur ; du contrôleur financier et en fin à la trésorerie financière. Le système est sécurisé de sorte que personne ne peut faire des opérations sur le compte de quelqu’un d’autre sans son aval. Si tu tentes trois fois, le système verrouille automatiquement le compte. Mais il a aussi précisé qu’après une opération, il faut toujours fermer le compte, sinon si des opérations sont effectuées à ton absence par quelqu’un d’autre, vous êtes le fautif.
Dans l’audit du système, le nom d’utilisateur, la date et l’heure d’entrée sont enregistrées. Cela est valable aussi pour la sortie.
Au niveau du module SIGD, l’ordinateur central gère tout un arsenal de données : la gestion des ressources humaines ; la préparation des dépenses ; le suivi et l’exécution des dépenses ; le virement des crédits ; la notification des crédits ; le suivi et le visa des dépenses ; le chargement des bordereaux et mandats ; la gestion des baux ; et la gestion des aides extérieures.
Pour ce qui est des avantages du logiciel, aux dires de M. Diarra, ils sont nombreux. Notamment : ça a permis de mettre fin aux ressaisies ; de mettre fin aux travaux de pointage, le gain de temps dans le traitement des données ; le suivi en temps réel de l’exécution des dépenses dans toutes les régions( même Kidal qui est à 1500 km de Bamako) ; fournir en temps réel la situation d’exécution de l’ensemble des ordonnateurs du budget ; éditer en temps réel le compte administratif et du projet de loi de règlement ; éditer en temps réel la situation des mandats payés par le trésor ; faire la régulation des dépenses en temps réel.
Pour clore son exposé, M. Diarra toujours sur les bienfaits du logiciel, précisera qu’avec le coup d’Etat, il les a permis de gérer la situation avec la réduction du budget qui était de 1000 milliards à 900 milliards. Mais aussi il dira que grâce au logiciel, la gestion des finances publiques au Mali est enviée par toute la sous région. Deux séminaires de l’UEMOA à Dakar et ses échanges avec des experts Burkinabé en témoignent.
Après, place à la Direction Générale du Contrôle Financier.
En présence du Directeur Général du Contrôle Financier, M. Ag Moussa et de son adjoint.
Les journalistes ont été briefés, par le directeur M. Ag Moussa, sur l’apport du Contrôle Financier dans la réforme des finances Publiques par le biais du PAGAM. Ensuite il y a eu la visite du bureau du Secrétariat Général (Bureau Courrier) avec la démonstration relative à l’enregistrement électronique du Courrier Financier : l’entrée et la sortie. L’enregistrement se fait manuellement dans un registre et électroniquement pour éviter les erreurs. Il y a eu aussi la visite de la Cellule de la Documentation et de l’Informatique du Contrôle Financier, par la démonstration du visa électronique d’un Engagement et d’une Liquidation ; du Tirage de la Situation d’exécution du Budget de l’Etat au 31/10/2012/ par exemple du Tableau des Opérations Financières de l’Etat( TOFE) ; du tirage d’un état sélectif au 31/10/2012 du ministère de la Santé( par exemple) ; et en fin le tirage d’un état récapitulatif au 31/10/2012/ du ministère de la Santé( par exemple).
Après la visite de terrain, l’atelier a pris fin par la remise des attestations à tous les participants par le formateur Abdoulaye Diawara et le modérateur M. Seydina Dicko au nom de la Cellule d’Appui à la Reforme des Finances Publiques (CARFIP).
A la cérémonie d’ouverture étaient présents, le ministre des Finances de l’Economie et du Budget, Tiénan Coulibaly, le ministre de la Communication, M. Bruno Maïga, les directeurs des services nationaux et centraux rattachés au ministère des Finances, la coordinatrice de la CARFIP, Mme Soumaré Aminata Sidibé, le président du réseau des Journalistes économiques du Mali, M. Alexis Kalembris, le président de la maison de la presse, M. Makan Koné.
40 journalistes ont bénéficié de la formation. Repartis en deux groupes, le premier lot a bouclé sa formation le 23 novembre et le second le 30 novembre.