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Apres la signature de l’accord d’Alger : Série d’attaques dans le pays
Publié le vendredi 22 mai 2015  |  L’aube
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© aBamako.com par mouhamar
Visite de la mission de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL) à Kidal
Kidal, le 08 Août 2014. La délégation de la mission de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL) conduite par son Excellence monsieur Pierre Buyoya, Haut Représentant de l`Union Africaine s`est rendue ce vendredi à Kidal, pour s`enquérir de conditions de vie des populations.




« C’est le revers de la médaille », peut-on légitimement déduire de la signature de l’Accord d’Alger le 15 mai dernier. Longtemps annoncée et même jugée comme la panacée à la crise malienne, cette signature se transforme aujourd’hui en un véritable cauchemar pour les populations maliennes, terrorisées de toutes parts par des attaques quotidiennes et sans répit, de Kidal à Bamako. Depuis vendredi dernier, jour de l’acte, les rebelles-terroristes-djihadistes n’ont marqué aucune pause dans les actes de violence perpétrés contre les populations pour imprimer leur refus de signer l’Accord et montrer sans doute que, sans eux, celui-ci est quasiment nul et non avenue. Pendant ce temps, le gouvernement, jadis très prolixe en communiqués de condamnation, reste muet comme carpe et laisse le champ libre aux rebelles. Chronique d’une semaine infernale !
De Tombouctou à Kidal, les populations maliennes ne dorment plus que d’un œil depuis la signature de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali le vendredi 15 mai 2015. Et pour cause : la recrudescence de la violence dans le nord du pays et même à Bamako. Jamais, dans l’histoire de la rébellion malienne, les attaques ne se sont autant succédé. Au jour le jour, les rebelles laissent des traces dans une localité bien déterminée. Ils ont quasiment quadrillé le nord du pays et poussent leur audace jusque dans des coins proches de bases militaires des Fama. Les preuves :
Le vendredi 15 mai, pendant que la crème des dirigeants africains et des personnalités du monde entier honoraient de leur présence la cérémonie de signature de l’Accord, les rebelles réchauffaient les combats dans les environs de Ménaka. La Cma s’en prenait aux forces patriotiques (Gatia), désormais protectrices de Ménaka. Les combats, qui se sont poursuivis le samedi 16 et dimanche 17 mai, auraient faits 32 rebelles tués contre 6 combattants de la Plateforme.
Durant le même week-end, le Mnla aurait exécuté 3 passagers d’un camion à Ber, non loin de Tombouctou. Ber est depuis un an la chasse gardée des rebelles du Mnla qui préparent plusieurs attaques à partir de là.
Toujours les 15 et 16 mai : attaque de la localité de Bintagoungou, cercle de Goundam. Là, les séparatistes agressent les habitants pour soutirer sous la menace des informations et affolent les populations, pillent les boutiques et les magasins, enlèvent des motos et des véhicules ainsi que des gens soupçonnés d’appartenir au mouvement d’autodéfense Gandokoye.
Dans la même mouvance, le 16 mai, dans les environs d’Almoustarat (région de Gao), un véhicule-suicide a attaqué un convoi de la Minusma, faisant un blessé léger.
Le dimanche 17 mai, des hommes armés ont blessé par balles deux habitants dans le village de Tamachkoyt, commune de Tonka, cercle de Goundam.
Dans la foulée, les bandits armés ont pillé des boutiques à Tin-Aïcha et enlevé un dizaine de personnes soupçonnées d’appartenir à Gandakoye.
Le lundi 18 mai, une dizaine d’hommes armés ont fait irruption dans le village de Zorho Djindè. Les villageois ayant fui avant l’arrivée des assaillants, aucune victime n’est à déplorer. Cependant, cinq maisons et huit tonnes de céréales ont été brûlées.
Le 18 mai aura été particulièrement douloureux. Notamment avec l’attaque de Bambara Maoundé, sur l’axe Tombouctou-Douentza où des hommes armés ont attaqué un point de contrôle des Forces armées maliennes. Trois soldats des Fama ont été tués, un autre ainsi qu’un civil ont été blessés durant cette attaque. Une délégation officielle de Tombouctou s’est rendue sur place. Les blessés ont été évacués, les militaires tués inhumés. Les responsables de la Cma ont revendiqué l’opération.
La Minusma visée à Bamako
Ce n’est pas tout pour ce maudit jour du 18 mai : la ville de Hombori assiégée, pillée, avant d’être libérée, par les hommes de Hamadoun Kouffa, guide du Mouvement de libération du Macina.
Le lendemain, mardi 19 mai, des combats entre les combattants de la Cma et ceux du Gandakoye ont eu lieu à Arbichi, localité située à une dizaine de kilomètres du cercle de Gourma Rharous, dans la région de Tombouctou. Aucun bilan n’a été rendu public.
Enfin, hier 20 mai, Bamako entre dans la danse, révèle un communiqué de la Minusma. « Ce matin, aux environs de 02h30, un homme armé a tenté de mette le feu à un véhicule de la MINUSMA garé devant la résidence de plusieurs de personnels militaires de la Mission dans le quartier du Faso Kanu à Bamako. Avant de prendre la fuite, l’attaquant a tiré sur le gardien qui a été blessé, sur la maison, ainsi que sur les voitures de la MINUSMA garées et toutes clairement identifiées « UN », causant des dommages matériels », annonce ce communiqué. Qui poursuit : « Alertée, la Police Malienne s’est déployée sur les lieux avec la sécurité de la MINUSMA pour mener les investigations initiales. Une équipe d’UNMAS, le service anti-mine de la MINUSMA, a été chargée de neutraliser deux grenades non explosées retrouvées sur place. Le gardien a été transporté à un hôpital pour recevoir les soins nécessaires ».
Face à cette recrudescence de violence, la Minusma rappelle l’impérieuse nécessité du maintien du cessez-le-feu au Mali et met tout en œuvre pour assurer la protection des populations civiles dans la limite de ses capacités. « Comme déjà annoncé à plusieurs reprises par le Conseil de sécurité, les responsables de ces violations devront répondre de leurs actions et s’exposent à des sanctions », conclut le texte de l’organisme onusien.
Un peu plus tard dans la journée, c’est Tim Hama, commune située dans le cercle d’Ansongo et habitée par des Daoussahak qui ont prêté allégeance à la Cma, qui essuie les tirs des rebelles de la Cma.
Que nous réserve la journée d’aujourd’hui ? Seuls les rebelles de la Cma le savent.
De notre côté, ce que nous savons, c’est que le gouvernement reste curieusement muet depuis cette recrudescence de la violence alors que, en amont de la signature, il excellait dans les communiqués de condamnation des attaques. De jours comme de nuit, la télévision nationale était bombardée de communiqués, si ce n’est un ministre qui était sur le plateau. Les autorités ont-elles perdu pied à cette phase très cruciale de l’histoire qui impacte l’avenir du pays ?
Sékou Tamboura



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