Donné par bon nombre d’observateurs ces dernières années pour être en bonne santé à cause de sa régularité sur l’échiquier continental et national, le football malien bascule depuis janvier dernier dans un KO sans précédent.
Il va de mal en pis depuis l’AG ordinaire de la Femafoot. Pire, aujourd’hui, la crise a atteint tous les segments de notre sport roi et éclabousse à petit feu le rendement de nos clubs et sélections nationales. Les agressions physique et verbale subies, le vendredi 15 et samedi 16 mai 2015, par quatre journalistes sportifs au Stade Modibo Kéita, en disent long sur la profondeur et complexité du mal qui envahit, aujourd’hui, notre sport roi.
Le hooliganisme fait-il son retour sur le champ footballistique malien? A cette question, il faut répondre sans ambages par l’affirmative. Pour preuve : le week-end dernier, au Stade Modibo Kéita, à l’occasion de la phase aller du tour de cadrage de la coupe de la Confédération africaine de football (Caf), mettant aux prises d’une part, l’AS Kaloum de Conakry aux Orlandos Pirates, et d’autre part, le Stade Malien de Bamako à l’AS Vita club, quatre journalistes sportifs ont fait l’objet d’agressions verbales et physiques de la part certains groupes de supporters.
Ces journalistes sportifs, pour avoir fait des prises de position dans les colonnes de leurs journaux ou sur les antennes de leurs radios, ont été pris à partie par des supporters. Si certains confrères ont été empêchés de faire leur travail correctement afin de servir leurs rédactions en éléments ou ont pu échapper à la furie des supporters, d’autres ont été tabassés. Alors question : les écrits ou les dire de ces journalistes dans leurs journaux ou sur les antennes de leurs radios peuvent-ils justifier de telle barbarie ? Loin sans faux.
Ces actes de barbarie ne constituent ni plus ni moins qu’une atteinte à la liberté d’expression. Doivent-ils être agressés à cause de leur opinion? Non ! Au nom de la liberté d’expression, d’opinion, que notre pays a acquise chèrement en 1991, on doit se passer des actes d’hooliganisme dans nos Stades et de faire recours à des moyens légaux prévues par la loi. Quelle image garderont du Mali toutes ces personnes amoureuses du football au Mali, de même que les instances du football?
Honte et déception. Et la souffrance des férus du football malien est d’autant plus aigüe quant on sait que ces agressions ne sont ni plus, ni moins que l’instrumentalisation de certains dirigeants sportifs du football pour assouvir leur soif de pouvoir.
Quel amoureux du football se réjouit aujourd’hui de la non participation des équipes inférieures de certains clubs de ligue 1 au championnat du District de football de Bamako 2015 ? Si les acteurs du football tiraient dans la même direction et en ayant pour seul souci le développement du football et la formation des jeunes, cela ferait du bien au football malien. Une chose est sûre, ils doivent rapidement se ressaisir avant qu’il ne soit trop tard.
Hadama B. Fofana