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Tiemoko Sangaré ét Mustapha Dicko : Qui pour diriger les abeilles ?
Publié le vendredi 22 mai 2015  |  L’Indicateur Renouveau
13e
© aBamako.com par A.S
13e conférence nationale de L’ADEMA-PASJ
Samedi 28 mars 2015.




Maintes fois reporté, le congrès du Parti africain pour la solidarité et la justice aura finalement lieu ce week-end. La principale interrogation reste le choix du président, puisque la tendance dégagée par le comité exécutif de maintenir l’ancien ministre Pr. Tiémoko Sangaré pour diriger les rênes de la première force politique est contestée surtout par Mustapha Dicko. On parle aussi de Boubacar Bah dit Bill, Mme Sy Kadiatou Sow…
L’énigme sur l’identité du nouveau patron Adéma/PASJ sera dévoilée dans quelques jours. Le congrès du parti rouge et blanc, attendu et maintes fois reporté doit avoir lieu ce week-end et la principale interrogation reste le choix du président.

Au regard de l’atmosphère qui nous arrive de Bamako-Coura, ces assises du 25 au 26 mai auront lieu sous haute tension. Et pour cause, la formation est fortement divisée par des querelles de leadership. La première force démocratique, en proie à une crise multiforme, a besoin d’un leader consensuel pour sortir la tête de l’eau. L’intérimaire Tiémoko Sangaré se retrouvera très probablement face à Mustapha Dicko. D’autres poids lourds du parti, réclamés par la base, pourront s’inviter dans la course.

Tout comme son challenger, Mustapha Dicko, le Pr Tiémoko Sangaré, 58 ans, est un « vieux de la vieille » à l’Adéma. Membre fondateur du parti, il lui est reproché par ses détracteurs dans la Ruche d’avoir abandonné le navire pour créer la Miria en 1994.

Le ralliement du parti à la majorité présidentielle a également été mal compris par la base qui estime toujours que l’Adéma doit rejoindre l’opposition. Intérimaire à la tête du parti depuis 2012, il aurait pu se reconstruire un vivier de partisans sur qui il peut compter pour porter son message : l’union sacrée autour des valeurs du parti. Un message qu’il a du mal à faire partager au cours des derniers mois.

Docteur en littérature, Mustapha Dicko est âgé de 60 ans. L’ancien ministre, conseiller à la présidence jouit d’une « grande légitimité historique », selon un de ses proches des sous-sections et section de sa région natale (Mopti). Il bénéficie aujourd’hui de taille au sein des abeilles pour avoir été toujours aux côtes du parti.

« Lui n’est jamais parti », rappelle un militant. Jouissant d’une forte popularité particulièrement dans la zone de Douentza (région de Mopti) dont il a été député, il a récemment demandé à ses camarades de ne pas transformer le congrès en une querelle de chiffonniers. Proche d’Alpha Oumar Konaré et apprécié par les anciens du parti, il pourrait jouer le rôle de rassembleur.

Avec eux, de gros outsiders s’invitent dans la bataille pour le contrôle du Parti africain pour la solidarité et la justice. Boubacar Bah dit Bill, maire de la Commune V du district de Bamako, et Mme Sy Kadiatou Sow, sont en lice. Le premier est estimé par la jeunesse du parti. Le désir de voir se renouveler les instances et de faire monter la jeune et ambitieuse garde pourrait donc créer la surprise.

La seconde, ancienne gouverneur du district et ancien ministre est le candidat qui a le moins de chance, assure un analyste de la vie politique malienne. « Une femme chef de parti, ce n’est pas avec elle que ça va commencer. Sa rigueur est sa qualité la plus appréciée, surtout par ceux qui pensent que le parti a besoin de faire le ménage à tous les étages… », déclare notre interlocuteur.

Une autre option est possible. C’est retour de l’ancien président, Dioncounda Traoré. Candidat à la présidentielle avortée de 2012, serait sollicité par des militants pour rassembler la ruche dispersée par les querelles de chapelles. Il serait, disent-ils, la moins pire des options. Mais l’homme ne semble guère intéressé par le poste et joue plutôt les bons offices, tâchant de préparer un congrès apaisé pour sortir le parti de l’ornière.

Des sections rejettent toute tentative de maintien de l’ancien ministre Tiémoko Sangaré à la tête du parti rouge et blanc lors du congrès du 25 et 26 mai prochain. Par contre, l’actuel secrétaire général, Abdel Kader Konaté, dit Empé, ministre de l’Industrie et du Commerce, et Dramane Dembélé, ministre du Logement et de l’Urbanisme, candidat malheureux à la présidentielle de 2013, supposés être respectivement 1er et 2e vice-présidents du Pr. Tièmoko Sangaré, vont se battre pour avoir une place dans le nouveau CE. Ce qui pourrait les aider à sauvegarder leurs postes, si l’on sait qu’un remaniement ministériel se profile à l’horizon après la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.

Bréhima Sogoba
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