Bamako - Des habitants de la localité de Tin Hama, dansle nord du Mali, dont un employé d’ONG européenne, ont été tués après leretrait des rebelles qui s’en étaient emparés, a-t-on appris vendredi auprès
de la rébellion et d’un groupe armé pro-gouvernemental.
La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, rébellion à dominante touareg) a affirmé dans un communiqué dans la nuit de jeudi à vendredi que l’armée malienne avait procédé jeudi matin à "l’exécution sommaire et publique" de neuf hommes, dont elle donne les noms, "au marché à bétail de la ville".
"Les neuf personnes ont d’abord été arrêtées par la milice Gatia puis remises aux soldats maliens présents qui les ont ensuite exécutées", selon le texte, en référence au Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia), une formation armée majoritairement touareg qui soutient le gouvernement.
Ces informations n’ont pu être confirmées de source indépendante et aucune commentaire n’a pu être obtenu dans l’immédiat auprès de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) ou de l’armée malienne.
Selon la CMA et un porte-parole du Gatia, Algatek Ouwaha, les rebelles ont pris mercredi le contrôle de la localité avant de s’en retirer.
M. Ouwaha a affirmé à l’AFP que "la CMA était responsable" des violences à Tin Hama, "une base du Gatia où cohabitaient pacifiquement populations pro-MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad, rébellion touareg, NDLR) et pro-Gatia", selon lui.
"Ils ont maltraité les gens", tuant un vieil homme et brûlant le corps d’un autre, a accusé le responsable du Gatia.
"Après le départ de la CMA de la ville, il y a eu un règlement de comptes terrible parmi les populations qui se sont accusées d’avoir travaillé avec la CMA. La CMA est responsable", a-t-il ajouté sans fournir de bilan.
De son côté, Action contre la Faim (ACF)-Espagne a annoncé la mort de Moussa Ag Mohamedoun (dont le nom figure sur la liste de la CMA) qui travaillait pour l’ONG comme animateur en sécurité alimentaire "dans la localité de Tin Hama (cercle d’Ansongo, région de Gao) où des combats avaient eu lieu" entre groupes armés.
ACF-Espagne "a décidé de suspendre ses activités dans le nord du Mali afin de comprendre les circonstances exactes de cette tragédie", selon un communiqué de l’ONG.
Le cessez-le-feu dans le nord du Mali est régulièrement bafoué depuis la prise le 27 avril par les groupes pro-gouvernementaux des positions rebelles à Ménaka, près de la frontière nigérienne.
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