Pour avoir accepté de signer l’Accord d’Alger avec le gouvernement du Mali contre qui, certains groupes armés ont pris des armes, d’autres pour se défendre contre l’ennemi commun à tous : le MNLA et ses associés.
Le président Ibrahim Boubacar Kéita serait sur le point d’ouvrir son gouvernement aux groupes armés de l’accord d’Alger. Le Nord du Mali était occupé par trois principaux mouvements : le MNLA, Ançardine et le MUJAO plus les différentes katibas d’AQMI qui se sont fondues dans l’un ou l’autre mouvement selon les affinités religieuses et ethniques.
Après l’intervention française en 2013, les mouvements d’obédience islamique ont muté vers des organisations plus laïques : Ançardine a donné naissance au HCUA, le MUJAO au MAA et le MNLA a repris le terrain. Le MAA est né de la dislocation du MUJAO après l’intervention française de janvier 2013.Ce mouvement est proche du MNLA avec lequel, il entretient des relations et partage certains intérêts surtout pour le contrôle du trafic de la drogue. Ses principaux animateurs sont: Boubacar Ould Sidati, Hami Ould Sidi Mohamed, Dina, Mohamed Ould Aiwanatt.
Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA)
Le MNLA est né en 2011 de la fusion du groupe armé de feu Ibrahim Ag Bahanga et du MNA (Mouvement National de l’Azawad), une association créée par des jeunes étudiants Touaregs. Il est le seul mouvement à prôner de façon ouverte la lutte armée contre l’Etat du Mali. Le MNLA offrait une plateforme pour tous ceux qui voulaient engager une lutte armée contre l’Etat du Mali. Le groupe d’Iyad Ag Ghali se détachera du MNLA pour prendre le contrôle des régions de Kidal et de Tombouctou sous le nom d’Ançardine.
Le Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA
Le HCUA est le mouvement le mieux organisé militairement avec une forte assise sociale et une direction politique très peu étoffée. Le HCUA est né de la mutation d’Ançardine qui est passé d’abord par le MIA (Mouvement Islamique de l’Azawad), ensuite le HCUA, gommant ainsi toute référence à l’islam, ce qui permet des relations moins conflictuelles avec la France. La direction du HCUA est assurée essentiellement par les Ifoghas proches de la famille d’Intalla Ag Attaher chef de la tribu des Ifoghas. Le HCUA a beaucoup souffert de l’intervention française qui l’a obligé à cantonner ses forces laissant ainsi le terrain au MNLA.
Les évènements de Kidal : Les évènements de Kidal du 17 mai 2014 surtout ceux du 21 mai ont consacré le retour au premier plan du HCUA qui a mené l’essentiel de la bataille de Kidal le 21 mai 2014. Ses principaux animateurs sont : Alghabass Ag Intallah, Cheick Aoussa, Redouane Ag Mohamed Ali, Intalla Ag Sayedi. Les mouvements dits d’auto-défense qui ont commencé à se déployer dans le Nord du Mali sont : Gandakoy, Ganda Izo, FACO et MAA loyal. Regroupés aujourd’hui dans une Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) sous les vocables de CMFPR2 (Coordination des mouvements des forces patriotiques et de résistance), les caciques de ces mouvements d’auto-défense seront bientôt ministres dans le gouvernement.
Il y a aujourd’hui un mouvement mené par des personnalités politiques de haut niveau pour fédérer les milices d’auto-défense et en faire une armée parallèle dirigée par El Hadj Gamou. Il s’agit là des premiers jalons d’une guerre civile. Le président IBK, plébiscité en aout 2013, a vite dilapidé son capital de confiance par une gestion catastrophique de la question du nord dominé par les évènements de Kidal des 17 et 21 mai 2014, ensuite s’ajoutent les différents scandales financiers cumulés en si peu de temps et sa propension à l’exercice solitaire du pouvoir l’ont rendu mal-vu.
Toutes les institutions du pays sont dirigées par des fonctionnaires admis à la retraite. IBK refuse de déménager au palais de Koulouba contre toute attente des Maliens surtout ceux de Sébénikoro.
Le pire des scenarii serait une contestation populaire contre le régime en place et contre laquelle aucune force extérieure ne saurait intervenir.
Safounè KOUMBA
Source: L'Inter de Bamako