Nous avions eu l’occasion de le dire dès le début des hostilités ouvertes par le MNLA contre le Mali. Depuis la visite du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) à l’Elysée en passant par la déclaration de M. Alain Juppé, ancien ministre français des affaires Etrangères, tout est dans la logique du complot international contre le Mali pour en faire deux états souverains, comme au Soudan. Il n’y a aucun doute que la France est toujours dans sa logique de 1957 avec la création de l’OCRS, une région regroupant toute la Mauritanie, tout le nord du Mali (la zone que les séparatistes ont nommé Azawad) et les deux tiers du Niger (occupés par le Sahara). Même le sud algérien fait partie de cette zone car le Général De Gaulle voulait donner l’indépendance au FLN sans le Sahara algérien. Il a été dissuadé par ses conseillers.
L’OCRS (Organisation commune des régions sahariennes) est l’œuvre d’Emile Bélime, concepteur et premier PDG de l’Office du Niger. Le projet OCRS n’a pas eu longue vie avec la balkanisation de l’AOF. « L’objectif de cet organisme, créé en 1957, était d’harmoniser l’administration et l’exploitation des ressources -surtout minières- de la région » (Pierre Viguier, Souvenirs d’un agronome en Afrique).
Et si M. Modibo Keita, secrétaire général du RDA avait opté pour le NON en septembre 1958, c’était la partition du Soudan. Au Niger, M. Bakary Djibo avait appelé les militants du parti Sawaba à voter NON la suite est connue, il est remplacé à la tête du Niger par M. Diori Hamani du RDA. La France voulait faire de cette région, un Etat autonome directement rattaché à la France. Cette région contient toutes les ressources minières stratégiques dont toute l’Europe a besoin. Aujourd’hui pour aboutir à son projet de 1957, la France a associé tous les Etats européens. C’est elle qui dispose d’une armée connue pour intervenir dans les affaires intérieures de ses anciennes colonies pour « changer le cours de l’histoire« .
La France a eu la bonne occasion avec la chute du président Modibo Keita par la junte militaire de novembre 1968 sous la conduite du lieutenant Moussa Traoré. C’est lui qui va décapiter l’armée malienne. La deuxième occasion de la France est la destruction du mur de Berlin en 1989 et l’avènement de François Mitterrand en mai 1981. C’est lui qui va conditionner « l’aide au développement » par la France à « l’ouverture de l’ère de la démocratie« .
Au cours de son deuxième septennat, avec le sommet de La Baule, à huit clos. Le président Mitterrand s’adresse à ses invités africains sur son projet pour les années à venir. C’est le général Moussa Traoré et le président tchadien Hissein Habré qui vont donner des réponses virulentes au président français. C’est la chute de ces deux: Hissein Habré, le 30 novembre 1990 et Moussa Traoré, le 26 mars 1991.
Le président Moussa Traoré est tombé grâce au concours apporté par la France à ses amis regroupés au sein des associations démocratiques dont l’ADEMA association. C’est cette association deviendra plus tard parti politique sous le sigle ADEMA-PASJ (Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour l’indépendance, la solidarité et la justice). C’est le président Alpha Oumar Konaré qui va diriger les destinées du Mali au nom de ce parti du 08 juin 1992 au 08 juin 2002. C’est lui qui avait organisé les élections présidentielles truquées en avril 2002 (voir lettre ouverte de l’honorable Lancéni Balla Keita au président IBK) et le général ATT a été porté au pouvoir en juin 2002.
De 1968 à 2012, l’armée malienne, était dans la décrépitude. Surtout après les rebellions des années 1990, il y a beaucoup de mécontents dans l’armée et il y a eu beaucoup de départ à la retraite anticipée. C’est cette occasion de départs volontaires massifs à la retraite des militaires que la France veut saisir. L’ancien ministre français Alain Juppé en sortant d’une audience chez le président ATT a lâché ces mots: « il faut discuter avec le MNLA qui a eu des succès militaires« . Ensuite, les autorités françaises reconnaissent qu’ils ont rencontré le MNLA à l’Elysée et l’ont donné une aide pour combattre AQMI. Ainsi la France affirme directement s’ingérer dans les affaires intérieures du Mali et travailler contre la souveraineté de notre pays.
Le président ATT est parti sans avoir l’aide militaire d’un pays européen malgré son laxisme. Les européens ont trouvé en lui un menteur, mais il faut reconnaître aussi qu’ils étaient dans leur objectif d’aujourd’hui. Tout a été fait pour faire tomber le nord. Que le président ATT reste ou pas, le nord allait tomber et tombera. Et pour récupérer le nord tombé, c’est difficile, avait lâché une diplomate européenne à Bamako. Ce sont ces européens avec la tricherie de la France qui ont installé le professeur Dioncounda Traoré et M. Diango Sissoko à la primature. Tout ça, c’est la faute des maliens et leur égoïsme et chacun veut être chef. C’est la raison de leur départ à Ouagadougou chez Blaise Compaoré, un pire ennemi du Mali. Voilà, les burkinabés ont chassé leur président et ils sont en train de faire leur transition dans la tranquillité.
Tout a été tramé contre le Mali par la France : la démission de ATT sous l’égide de la CEDEAO pour faire échouer le coup d’Etat, l’installation de Dioncounda pour la transition des 40 jours à la vice-présidence, le maintien de Dioncounda après les 40 jours par la CEDEAO sans le consentement du peuple malien, la mise en conflit des tenants de la transition: junte-Cheikh Modibo Diarra(premier ministre plein pouvoir), l’embargo sur les armes, le président Dioncounda cogné , son internement dans un hôtel parisien au compte du contribuable malien pendant plusieurs mois de jours, la non tenue d’une conférence nationale, le discours de Dioncounda après son retour de Paris, l’attaque de Kona, le message de Dioncounda au président Hollande pour demander l’intervention des troupes françaises pour stopper l’avancée des troupes djihadistes vers le sud du Mali, les résolutions françaises sur le Mali à l’ONU, la création de la MINUSMA. Donc toutes les résolutions à l’ONU sur le Mali sont de la France.
Tout ce que le Mali traverse aujourd’hui comme problèmes a été déjà tracé avec minutie par la France. Cette dernière a eu cette occasion par le canal de ses amis qu’elle a installés au pouvoir depuis le 26 mars 1991 par la destruction du tissu économique du Mali et au prix de plusieurs dizaines de morts dont même des fous, pour discréditer Moussa Traoré et son régime t qui avait maintenu son peuple dans une promiscuité totale depuis novembre 1968. Comment refuser de payer un travailleur et lui priver aussi le droit de manifester son ras-le bol?
Ladsous et le Mali
Une autre chance de la France est l’arrivée de son compatriote M. Hervé Ladsous à la tête du secrétariat général adjoint aux opérations de maintien de paix de l’Onu. Voici les postes occupés par ce diplomate français: « De 2001 à 2003, il était ambassadeur en Indonésie, de 2003 à 2006, porte-parole du ministère des affaires étrangères, de 2006 à 2010, ambassadeur en Chine, du 24 novembre 2010 à septembre 2011, directeur de cabinet des ministres des affaires étrangères, sous Michèle Alliot-Marie, puis sous Alain Juppé ».
Donc, il y a directement le lien entre ce diplomate français et les milieux de la droite française dont l’UMP, ceux-là même qui sont à la base de tous les problèmes du nord du Mali dont M. Nicolas Sarkozy et M. Alain Juppé. C’est monsieur Hervé Ladsous qui fait aujourd’hui le boulot pour la France au sein de l’ONU et il a comme parrains Banki Moon, Gérard Arnaud, représentant de la France au conseil de sécurité, François Hollande, Laurent Fabius, Yves Le Drian et c’est la raison de l’absence remarquée de ces trois derniers hommes politiques de première importance à la cérémonie de signature de l’accord de paix le 15 mai 2015. C’est ce qui a poussé M André Bourgeot à dire: «l’absence d’autorité significative française à la cérémonie de signature de l’accord de paix à Bamako est un signal gênant». M. Jean Yves-Le Drian a oublié que ce qu’il a dit: « il ne peut y avoir deux armées à Kidal ». Ou bien par-là, il veut nous dire « Kidal tout sauf l’armée malienne ». Où est la paix que le président avait prévu pour sous peu?
Hervé Ladsous sur les traces de Kouchner
C’est un programme qui est mis en place. M. Hervé Ladsous remplace le docteur Bernard Kouchner, qui avait déclenché avec son ONG Médecins sans frontières, la guerre du Biafra au Nigeria le 06 juillet 1967 sous le couvert de l’humanitaire. Pour couvrir leurs sales intentions au Mali, M Hervé Ladsous s’arrange directement derrière les positions de son pays, la France conceptrice de toutes les opérations sur le Mali, dirigées par l’ONU. Il demande comme la MINUSMA demande au groupe d’autodéfense, le GATIA de quitter la ville de Ménaka. Cette dernière a été occupée par le MNLA après les événements du 21 mai 2014 survenus à Kidal. Donc la ville de Ménaka a été occupée par le MNLA après le cessez-le feu.
Le président IBK a tout fait auprès de Laurent Fabius et du président Hollande par le canal du médiateur mauritanien Mohamed Abdel Aziz pour que l’armée malienne revienne sur ses positions avant les hostilités. Ils ont dit niet. Pourquoi ils n’ont pas exigé du MNLA de revenir sur ses positions avant le 21 mai 2014? Pourquoi, les diplomates onusiens qui ne sont d’ailleurs que des satellites français demandent au Gatia de sortir? Pourquoi, n’ont-ils pas demandé la même chose au MNLA quand il occupait les lieux?
Ou était donc passée la MINUSMA ?
Qu’est-ce que la MINUSMA a fait pour aider les populations de Ménaka contre les exactions du MN LA et associés. La MINUSMA était où quand le MNLA et associés s’attaquaient aux paisibles populations de Goundam, de Rharous, de Bamba, de Boni, de Boulkessi, de Mondoro, de Ténenkou, de Léré, de Bambara Maoudé, de Arbichi, etc.? Aujourd’hui, tout le peuple malien a compris les plans secrets de la France à travers l’ONU et ses démembrements. La non signature par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) de l’accord de paix est bien connue maintenant. Maintenant, M. Ladsous s’insurge contre le Mali qu’il taxe d’ingrat.
Le rôle de l’ONU dans les crises
Elle est ingrate et hypocrite. Dans beaucoup de problèmes, l’ONU est partielle. La partialité de l’ONU a été connue avec le problème congolais en janvier 1961. C’est elle qui avait assassiné son secrétaire général Dag Hammarskjöld, favorable au Premier ministre Patrice Emery Lumumba. Même dans le problème malien, l’ONU est partielle quand il s’agit d’un touareg. Tous les jours qui passent, on tue les noirs et l’ONU à travers la MINUSMA ferme la bouche et dès qu’il s’agit d’un touareg, c’est le scandale.
A M. Ladsous, le Mali est un pays membre de l’ONU depuis son indépendance en 1960. Le Mali n’est pas un GIE de l’ONU et de la France. Elles n’ont aucun droit de s’immiscer dans les affaires intérieures de notre pays, qui est un Etat souverain. Nous avons compris dès maintenant la campagne organisée pour discréditer l’armée malienne. Sous le couvert de l’humanitaire, ce sont des criminels armés, qu’on recrute. Les derniers événements de Tin-Hamma dans la préfecture d’Ansongo l’attestent.
Source: L' Indicateur Du Renouveau