Curieusement, la semaine dernière, le journal en ligne Médiapart est revenu sur l’affaire Tomi, avec uniquement le volet qui concerne l’amitié entre l’homme et les présidents IBK et Bongo. Et ce, par la publication d’un élément qui n’évoque point une évolution de cette affaire. Car il s’agit des vieilles conversations, passées sur toutes les coutures par les enquêteurs.
Dans cette manœuvre du fameux journal en ligne français, la seule chose qu’on pouvait craindre était le fait que ce pétard mouillé ne fasse pas un effet de contagion auprès de certains médias de la place. Dont certains ont pris l’habitude de faire de n’importe quelle argutie des médias français un passage du livre saint.
Certes, il a déclenché certaines réactions violentes des esprits chauffés des réseaux sociaux, sinon ce tissu mal cousu de Médiapart a été un non évènement au Mali. Contrairement au dessein avoué de ses commanditaires. Lesquels sont désormais dans une robe transparente. Voulant susciter une cabale contre le président malien, ils ont mis à nu une réalité. Celle qui laisse entrevoir que la France n’est plus une République sérieuse. Une République où des conversations privées sont mises à l’écoute pour servir de pièces d’enquêtes judiciaires avant d’être jetées dans la gueule d’un journal en ligne. Où va le sceau de la confidentialité de l’instruction judiciaire ? A quoi sert le droit au respect de la vie privée d’un homme d’Etat dans une affaire ou on accuse un autre de « corruption d’agents publics étrangers » ?
En clair, ces salades du ‘’Monde’’ amenées sur ‘’Médiapart’’ ne sont pas du goût des Maliens. Car, sa sauce a été largement touillée. Surtout que les Maliens ont cela de particulier, de ne jamais manger dans toutes les assiettes. Leur culture millénaire fait obstruction même à mettre la tête sur le mur de la cour du voisin, à fortiori vouloir fouiner son nez dans leur conversation.
Un journal d’informations à quel honneur de divulguer les échanges privés des gens ?
Si ce journal aux antipodes des règles séantes comme l’administration policière de son pays, veut contribuer à la promotion de la justice et au bien être de l’humanité, il doit avoir le courage de divulguer les nombreuses écoutes téléphoniques des conversations tenues entre la Direction du renseignement militaire de l’armée française, la DGSE et les groupes rebelles qui déciment des vies humaines dans le nord du Mali.
Ce journalisme d’espionnite ne grandit ni ses auteurs, ni la France qui bombe la torse dans le concert des nations civilisées comme un pays champion du respect de la dignité humaine. Mettre à nu les conversations privées d’un président légitimement élu, ne fait qu’aggraver la désapprobation et la haine de tout un peuple contre un pays dont la presse se livre à de telles bassesses. Surtout qu’il s’agit de cette France qui a bénéficié de toutes les gratitudes pour avoir combattu les djihadistes de nos contrées, mais qui a changé de fusil d’épaule pour lier amitié avec des groupes rebelles afin de pouvoir bien piller nos ressources minières.
Si, contre la déclaration : « un peu de respect pour le peuple malien » d’IBK, tenue le 15 mai dernier, l’on veut sortir ces salades pour déstabiliser un régime en place, il y’a lieu de revenir sur le refrain de la chanson condamnée du rappeur Saïd Zouggah. A savoir : « Nique la France et son passé colonialiste, ses odeurs, ses relents et ses réflexes paternalistes / Nique la France et son histoire impérialiste, ses murs, ses remparts et ses délires capitalistes…. »
Moustapha Diawara