Elle est belle, très belle même. De son regard intelligent, la promotrice de l’agence de voyage FLY voit loin et se donne les moyens d’y arriver. Notre femme leader du jour est dotée d’une ambition qui force l’admiration.
Matta
Matta Mansour Cissé est une jeune femme d’exception, porteuse d’espoir et un véritable modèle de réussite pour la jeunesse. Elle est la directrice fondatrice de l’agence de voyage « FLY » sise à Hamdallaye A.C.I. Une agence qui recouvre à la fois les qualités d’entrepreneur, de fournisseur et de prestataire de services.
Après des études universitaires en Algérie, elle rentre au pays avec licence en informatique de gestion en poche. Une fois au bercail, elle s’inscrit à l’Institut Universitaire de Gestion de Bamako où elle obtient la maitrise. Quelques temps après, elle décroche un stage de 4 mois au service informatique de la BCEAO, puis un autre stage de trois mois, cette fois-ci dans une agence de voyage. Dès lors un déclic se déclenche en elle. Comme par enchantement, elle se découvre une passion pour ce boulot pour lequel, elle n’était pas forcement prédestinée. Elle va en un laps de temps, s’enticher du métier au point de travailler plus d’une année dans une autre agence de voyage de la place. Elle se nourrit d’une ambition, d’une pugnacité pour se doter des moyens de tout savoir sur la gestion d’une agence de voyage. Passionnée par le métier, elle gravit rapidement les échelons au sein de la boite tout en perçant tous les secrets. Désormais, son choix est clair et les idées également. Créer son agence de voyage. Alors, elle fonce, surestime de façon lucide ses chances de réussite. Et à chaque étape, elle a su bien résister face aux imprévus.
Jeune Femme dynamique et entreprenante, Matta est l’une des rares jeunes dames, à peine 25 ans à avoir créé une agence de voyage. ‘Fly’ a été créée en janvier 2010 sur fond propre, non pas sans difficultés. En effet, pour créer son agence, elle se devait de trouver les fonds nécessaires et surtout de convaincre ses parents, ses proches et amis que son projet n’est pas trop ambitieux. « Le début a été plus ou moins difficile. D’abord ma famille ne croyait pas à la réussite de mon projet. Par contre des amis m’ont aidé sans calcul. J’ai même eu un soutien financier. En fait, au début, on pouvait payer par moments le loyer, par moments les salaires du personnel. Cela a duré au moins deux mois avant que FLY ne prenne son envol. »
Hautement reconnue et appréciée par ses collègues en tant que promotrice d’une agence de voyage professionnelle et sérieuse, Matta s’est rapidement créée une bonne clientèle et fidèle « Je cherche les clients, je diversifie les activités de l’agence notamment par l’organisation de séminaires. Nous organisons des voyages sur mesure. En somme j’essaie de combiner le tout, parce que la seule vente de billets n’est pas rentable. » A la question comment FLY fait face à la crise que traverse le pays ? Elle répond que deux mois après le coup d’Etat, il ya eu un ralentissement des activités commerciales. « Moi je travaille essentiellement avec les ONG qui, du fait de la crise, avaient presque arrêté de voyager, donc j’étais obligée de me mettre en stand by aussi. Mais maintenant ça va ».
Notre belle promotrice a choisi, pour ce faire, de s’orienter dans un investissement diversifié qui lui permet de consolider d’avantage les activités commerciales de sa boite « Outre le côté voyage, je fais des impressions et j’organise des séminaires » Autant de raisons qui lui font dire que l’agence de voyage FLY a un avenir prometteur. « Vu le début et l’évolution actuelle des choses, je pense que FLY a encore du chemin à faire et aura du succès aussi ».
À ma curiosité de savoir, s’il avait un avantage particulier à être une femme, chef d’entreprise? Elle me répondit en ces termes « Au Mali, il y a encore des gens qui ont des préjugés. Ils pensent qu’une femme ne peut pas assumer un poste de responsabilités. En dehors de cela, il y a des avantages avec la promotion de la politique de l’égalité des genres qui peut, à mon sens, ouvrir des portes aux femmes. Par contre, je n’ai pas connaissance de ce que l’Etat a alloué des fonds spéciaux pour accompagner les jeunes femmes chefs d’entreprises; même si ça existe, je ne suis pas au courant ».
Invitée à s’adresser à la jeunesse malienne, Matta Mansour Cissé, de sa beauté insouciante, conseille de travailler et de continuer à travailler. Aux filles en particulier, elle dira « de toujours chercher à travailler parce qu’on ne peut pas rester accrochée à quelqu’un toute sa vie. Même si ce dernier vous promet de prendre toutes vos dépenses en charge, ça ne peut pas aller car un jour il finira par s’énerver. Donc il faut chercher à travailler puisque rien ne vaut l’autonomisation. Alors, j’invite mes sœurs au courage, à ne pas baisser les bras, à travailler pour elles-mêmes, même si les débuts sont toujours très difficiles. Malgré cela, ce n’est pas une raison d’abandonner ».
En cette période de crise institutionnelle, de crise sécuritaire et de crise économique que traverse le Mali, Madame la D.G de FLY, réfléchit à trouver des réponses aux interrogations suivantes : Quelles stratégies commerciales mettre sur pied pour permettre à l’agence de traverser sans trop de dégâts la période transitoire? Et enfin quelle est la meilleure façon de faire croître l’agence et de contribuer au développement économique et social des femmes et du Mali, son beau pays ?