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IBK et Ali Bongo dans le viseur des médias français : Un pet de lapin !
Publié le mardi 26 mai 2015  |  Le Tjikan




Médiapart est dans son rôle de déstabilisation du Mali et du Gabon. Parce que la France éprouve des difficultés à faire main basse sur les ressources de nos pays. Car, à la différence des anciennes colonies anglaises, les pays du « precaré » français souffrent non seulement de la misère intelligemment entretenue par des réseaux mafieux dans l’unique but d’empêcher nos populations de pousser haut leur ambition, mais permettre à la France de se positionner en sauveur sous le couvert de l’humanitaire et d’une hypothétique aide au développement, dont l’objectif est de pomper nos ressources.
Le week-end dernier, les médias français avec en tête RFI, ont à nouveau enclenché des manœuvres de dénigrements contre des présidents malien et gabonais : Ibrahim Boubacar Kéïta et Ali Bongo Ondiba. Et ce, à travers le site d’information français, Médiapart. Un site travaillant probablement avec les services de renseignements français (la DGSE). Ses révélations, se limitant au compte rendu brodé des écoutes téléphoniques, confidences des Chefs d’Etat africains, lèvent le voile sur des méthodes de recherche d’information de ‘’caniveau’’ des services de renseignements français contre les plus hautes autorités des pays tiers. Une insulte.
Or, cette méthode a indigné récemment les opinions publiques européennes et américaines. Il s’agissait des récentes révélations sur l’espionnage des politiques et des entreprises européennes par la NSA (le service de renseignement américain), qui a soulevé des vagues partout en Europe. Mais, on se permet de le faire avec les chefs d’Etats Africains sans que cela ne heurte les consciences tant en Europe qu’en Afrique.
Une guerre ouverte…
C’est la preuve, que les français ont décidé de faire la peau à IBK et à Bongo-fils du Gabon, Ali Bongo Ondiba. Leur méthode qui frise la méchanceté, vise à chercher des poux dans les relations privées des deux Chefs d’Etat. Quand bien qu’eux-mêmes se sont indignés du scandale des écoutes téléphoniques des conversations de leurs dirigeants par la NSA.Mais, les Africains doivent comprendre que cette pratique de travers digne de l’époque stalinienne n’a d’autre objectif que de dresser les peuples de ces deux pays contre leurs dirigeants politiques. Car, aujourd’hui c’est IBK et Bongo fils, hier c’était Gbagbo, Kadhafi… demain ça peut être le tour d’un autre.
Mais, pour le cas du Mali, c’est une erreur que de croire qu’ils vont réussir à soulever des vagues contre IBK, au contraire, ils contribuent à sa promotion. Car, nombreux sont les Maliens, qui ont découvert la manœuvre, et déterminés à ne plus leur suivre cette fois-ci. Leurs yeux sont suffisamment ouverts maintenant. « Nous ne voyons aucun inconvénient qu’IBK soit ami avec quelqu’un qui soutient le peuple marginalisé de la corse» s’exclament certains compatriotes interrogés dans les « grins », en parlant de Tomy Michel, le fondateur de Casino.
« En dépit de tout ce qu’on peut dire, cet établissement offre du pain à des centaines de Maliens. Rien que cela, nous ne voyons aucun inconvénient qu’IBK fréquente cet investisseurs français. D’ailleurs, qu’IBK soit ami avec lui, où est le problème de la justice française ? » s’interrogent-ils. « A ce qu’on sache IBK n’est pas le Président de la France, mais du Mali » ont-ils martelé. « Voilà pourquoi nous n’en voudrons plus à notre Président à cause de ces révélations. » poursuivent-ils. Selon eux, cette pratique de bas étage n’a plus sa place au Mali. Que tout le monde a compris qu’ils en veulent à ces deux Présidents, parce que ceux-ci ont décidés de prendre partie pour leur peuple et non se contenter de quelques prébendes qu’ils peuvent partager avec eux à travers des entreprises écrans sur le dos de leur peuple.
Une pratique honteuse, digne des français !
Notons que la pratique est bien rodée et connue de tous. Mais est-ce la solution ? Absolument pas si l’on se réfère à l’expérience malheureuse de Bongo père, El Hadj Oumar Bongo Ondiba, qui leur avait étalé le tapis rouge. Mais, il n’a pas échappé aux revers des médias français, quand il s’était tourné vers la Chine, histoire de diversifier les partenariats. Sinon pendant des décennies, les entreprises françaises avaient l’exclusivité dans l’exploitation de toutes les ressources minières gabonaises. Même le sable utilisé dans la construction des bâtiments extrait du fond de la mer gabonaise. Mais, qu’ont-ils fait pour le peuple gabonais en retour? Rien si ce n’est la ruine et la misère. C’est avec Ali que le visage de Libreville commence à changer après cinquante ans d’indépendance. Malgré tout vers la fin de sa vie, ce sont les mêmes médias français qui ont trainé l’honneur du doyen des Chefs d’Etat africains dans la boue. C’est d’ailleurs cette ingratitude, qui a fini par abréger sa vie ainsi que celle de sa femme, Pascaline Bongo.
Pour faire une lecture saine de cette tactique de déstabilisation d’IBK, il faut faire immersion dans la situation qui prévaut au nord de notre pays.
A cet effet, une question taraude tous les bons esprits : qu’est-ce que la France attend du Mali ?
Là dessus, on fera économie de l’historique du conflit actuel pour s’en tenir aux questions économiques. Cela dit, il convient de rappeler qu’en dépit des avancées technologiques de l’Europe, elle manque cruellement de ressources, notamment énergétiques, pour faire tourner ses usines. C’est la vieille rhétorique à l’origine de la colonisation. L’Afrique est liée à l’Europe par un système de traite : l’approvisionnement en matières premières et l’écoulement des produits finis. Mais aujourd’hui avec le développement de l’eldorado asiatique, notamment la Chine et l’Inde, qui sont des vastes marchés à ciel ouvert, l’Afrique n’a plus de côte sur le terrain de l’écoulement. Car, maintenu dans une situation de pauvreté permanente, les africains n’ont les moyens de s’offrir les produits de luxe européens, réservés à une classe moyenne assez nantie. Mais en revanche, son sous-sol est très riche. D’où la convoitise.
Quand la Chine fait trembler !
Du coup, les anciennes puissances colonisatrices, notamment la France, sont tentées de maintenir nos pays sous leur emprise pour s’assurer de la disponibilité à leur guise de nos ressources. Car, de plus en plus des investisseurs non traditionnels, comme la Chine et l’Inde, commencent à bousculer les calendriers cachés en Europe. Ces nouveaux dragons asiatiques s’intéressent à l’Afrique à la recherche des mêmes ressources minières et énergétiques pour faire tourner leurs usines également. La concurrence est donc rude pour les partenaires traditionnels avares. Qui pensent qu’avec les mots doux ils peuvent continuer à puiser dans nos ressources en tenant le portefeuille derrière. Au Gabon, le pêché du régime Bongo fils est de poursuivre le projet d’exploitation du minerai de fer de Belinga avec les chinois, avec comme corolaire l’obligation faite à ‘’Total’’ de se conformer au code des Impôts gabonais. Les fiscs gabonais avaient menacé de fermer Total Gabon pour non paiement. Ali Bongo a également exigé à toutes les entreprises installées dans la filière bois de faire la première transformation sur place avant d’en exporter. L’objectif est de créer une certaine valeur ajoutée locale. Ces mesures correctives novatrices, auxquelles les entreprises françaises n’étaient pas habituées, ont heurté leur fierté. D’où la montée d’adrénaline.
Au Mali, le même problème ne concerne pas que le nord. On peut y ajouter le marché de reprise du chantier de l’aérogare de Sénou, attribué aux chinois. Car depuis sous ATT, certaines entreprises françaises lorgnaient les Aéroports du Mali (ADM). En son temps, il était question de le mettre en concession. La procédure devant y conduire avait même commencé. Mais, les autorités d’alors avaient été butées à une fin de non recevoir du syndicat. Pour se faire entendre, il a même séquestré la directrice générale d’alors, Thiam Aya Diallo. C’est dans cette atmosphère tendue qu’est intervenu le coup d’Etat du 22 mars 2012. Malgré la crise l’entreprise est restée à l’affût. Peut-être n’ayant pas été associé à ce marché, elle craint d’être écartée pour toujours.
En tout état de cause, il est connu de tous que la France ne veut pas des dirigeants charismatiques émergés à la tête des pays africains. Ayant compris que le président malien, IBK, veut désormais aller à l’école de Mugabé et de Gagamé, cette affaire Tomi constitue une arme gardée dans leur tiroir, qu’ils ressortent à chaque occasion pour briser l’élan de Mandé Massa. Une chicotte de bambins.
Mohamed A. Diakité
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