Décidément, le rappel à l’ordre d’IBK au secrétaire général adjoint des Nations-Unies aux Opérations de maintien de la paix, Ladsous, lors de la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, le 15 mai dernier à Bamako, n’a pas du tout plus à l’Onu, notamment à la France. Celle-ci, à travers son média propagandiste, Mediapart, tente de se venger du président IBK, en publiant des écoutes téléphoniques le liant à l’homme d’affaires corse, Michel Tomi. Sinon, pourquoi avoir choisi ce moment précis pour essayer de ternir l’image d’un président d’une République souveraine ?
Pour rappel, lors de la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation, tenue au Cicb, le secrétaire général adjoint des Nations-Unies aux Opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, avait commis une bourde en affirmant que «toutes les parties ont violé le cessez-le feu». La chaude réplique du président IBK, touché dans son amour propre, ne s’est pas fait attendre. «Avons-nous jamais violé le cessez-le-feu ? Avons-nous jamais violé la cessation des hostilités quand la décision a été prise ?
Jamais ! Il serait convenable que Monsieur Ladsous et les représentants du secrétaire général de l’Onu fassent preuve de justice et d’équité à cet égard là ! Chaque fois qu’il y a violation de cessez-le-feu, violation de cessation des hostilités, nous l’avons signalé, mais rarement nous avons été entendus. Un peu de respect pour notre peuple… Le Mali n’a jamais manqué à ses engagements internationaux et continue de le faire aujourd’hui, pourvu qu’en retour, il soit l’objet d’un minimum de respect…».
Ces propos, selon nos informations, n’ont pas plu à la France, surtout que «sa» fameuse Minusma et sa force Barkhane sont désavouées et discréditées par le peuple malien. Que foutent ces forces en République du Mali, si elles ne peuvent pas assumer la mission qui leur est assignée, à savoir la sécurisation du Mali ? Paradoxalement et incompréhensiblement, la Minusma soutient que «la sécurité de ses forces est l’affaire des autorités maliennes». C’est dans cette cacophonie qu’après «Le Monde», un autre journal français, Mediapart a fait certaines révélations, croyant nuire au président IBK. Effet contraire : sa cote de popularité a grimpé au sein de la population malienne !
Que disent ces écoutes téléphoniques de Mediapart ?
D’abord, une précision de taille. Le journal Mediapart, proche des réseaux de renseignements français, avance des croisières sur un yacht, voyages en jets privés, séjours dans les plus grands palaces parisiens, transport en limousines, achats de costumes de luxe, de voitures, de lunettes et soins médicaux réglés «rubis sur ongle».
«IBK n’est pas qu’un président. C’est un symbole. Celui de la politique africaine de François Hollande, de la guerre qu’il a menée au Mali, de la lutte contre le terrorisme et des relations renouvelées que le président français jurait vouloir construire avec l’Afrique. Les dernières révélations de Mediapart sur les liens intimes entre le chef d’État malien, Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK, et le ‘’parrain des parrains’’, le Corse Michel Tomi, sont dévastatrices pour le récit qu’a cherché à construire l’Élysée», indique le journal français.
Selon les écoutes, le président du Mali, qui sort d’un échec diplomatique avec les rebelles touaregs, aurait bénéficié de cadeaux de grandes valeurs, de facilités médicales et d’aviation de luxe. Les écoutes du 4 octobre 2013, à 20 h 15, révéleraient qu’IBK aurait reçu un Range Rover. «Et le Range ?», demande Tomi au président du Mali. «Impeccable, impeccable…», répond IBK, qui, selon la justice, n’aurait rien payé. Le 3 décembre 2013, Tomi assure à IBK un soin médical en France. Extrait d’une conversation relevée par la presse française.
Sur l’aviation de luxe, la justice française évoque un jet privé de type Bombardier Global Express, propriété du groupe de Michel Tomi, que la Présidence malienne loue pour un million d’euros. Michel Tomi est également suspecté d’avoir piloté l’acquisition de l’avion présidentiel. Ce dernier, estimé à 36 millions de dollars, a été acheté par l’intermédiaire d’une société basée à Hong Kong, Skycolor.
Les enquêteurs de l’Office anti-corruption soulignent «l’influence» de Tomi exercée sur IBK, de telle sorte que quand deux ministres du gouvernement malien s’opposent à l’achat de l’avion pour des raisons de bonne gestion, «Michel Tomi en est informé et contacte immédiatement le président malien, lui demandant d’appeler ses ministres». «Le soir même, le président malien prend attache avec Tomi pour l’informer qu’il a contacté son ministre de l’Economie et que la signature de la vente de l’avion ne pose aucun problème», notent, sidérés, les enquêteurs.
Toujours selon les écoutes transmises, «IBK aurait profité lors de ses séjours en France, officiels ou non, de nuitées dans les plus beaux palaces de Paris et de Marseille. C’est un proche de Tomi, Valentin Dos Reis, qui réglait les factures et en espèces. Des factures allant de 14 005 € à 32 950 € pour des séjours organisés par Tomi. Pour exemple, le 5 février 2014, Tomi appelle le Sofitel de la cité phocéenne «pour le président Keïta». Il veut «la grande suite, pour lui». Il répète l’exercice avec Le Royal Monceau de Paris. Il lui faut sept chambres. Dont la plus grande.
La presse française révèle que quelques heures plus tard, Tomi appelle IBK pour lui dire qu’il s’occupe de tout pour le séjour qui s’annonce chargé. «On va chez le tailleur et tout. On peut faire les courses», souffle l’homme d’affaires corse, qui propose par ailleurs au président malien de lui mettre à disposition l’un de ses jets privés, le Falcon 900 ou le Global Express. Au même moment, vent de panique à la Présidence. Sabane, l’homme de confiance d’IBK, appelle Tomi pour se plaindre que le Sofitel de Marseille ait envoyé la facture «au bureau». «Nous avons demandé de ne pas faire ça», dit-il. «Ramène-la, je vais m’en occuper», le rassure Tomi….
À noter que ces conversations interceptées remontent à 2013 et 2014. Elles mettent en lumière des relations de proximité entre les deux chefs d’Etat et l’homme d’affaires. Me Pierre-Olivier Sur, avocat français du président malien, a dénoncé vendredi dernier la mise sur écoute d’un président de la République en fonction, même s’il s’agit d’écoutes incidentes. «C’est une première à ma connaissance», martèle Me Sur.
Le chien aboie, la caravane passe !
Avons-nous besoin de toutes ces révélations au moment où le Mnla et ses alliés, dont on dit que la France est «leur parrain», commettent des attaques armées, tuent nos militaires et les populations civiles en violation flagrante du cessez-le-feu ? Que veut réellement cette France qui se dit pourtant «amie» du Mali ? Déstabiliser tout un peuple en le sacrifiant sur l’autel de ses intérêts sordides ?
De toutes les façons, notre peuple n’est pas dupe. IBK le sait et reste serein. En effet, après avoir assisté vendredi dernier à une cérémonie de prière pour que la paix revienne au Mali, le président IBK a parlé à la presse. Il n’a pas abordé directement les révélations du site français d’information Mediapart, mais c’est tout comme. «Je l’ai toujours dit, on peut essayer de déstabiliser un homme, mais si cet homme a la foi, si cet homme a le soutien de ceux qui le connaissent et qui croient en lui, c’est peine perdue, a lancé IBK. Tel je suis, aux mains de Dieu et aux mains des miens. Nous ne sommes pas des naïfs et je suis un homme heureux aujourd’hui».
Dans l’entourage du président IBK, on va plus loin. On explique qu’Ibrahim Boubacar Keïta n’a absolument rien à se reprocher. Ses relations avec l’homme d’affaires Michel Tomi sont connues. Le même entourage estime qu’une instruction judiciaire étant ouverte, «la vérité éclatera». Certains n’hésitent pas à parler de «manœuvres pour tenter d’affaiblir un président», qui a récemment rappelé à la communauté internationale le nationalisme ombrageux du Mali. La publication de ces écoutes est «dégueulasse», lâche par ailleurs un proche du président.
Au regard de tout ce qui précède, il est temps, grand temps que la France se ressaisisse en maîtrisant sa presse, car liberté de presse n’est pas synonyme de dénigrement et d’humiliation à travers des écoutes téléphoniques.
En tout cas, si Mediapart est au service de la France pour nourrir haine et vengeance contre le président IBK et sa nation, il serait important pour cette presse de retenir que «La haine, comme l’amour, se nourrit des plus petites choses, tout lui va» (Honoré de Balzac dans Le Contrat de mariage). Et que «La haine est un tonique, elle fait vivre, elle inspire la vengeance» (Honoré de Balzac dans La peau de chagrin». Ou encore que «La haine, c’est la colère des faibles» (Alphonse Daudet dans Lettres de mon moulin).
Bruno E. LOMA