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La seconde mort de Damien Boiteux
Publié le mercredi 27 mai 2015  |  Le Républicain
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© Autre presse par DR
École militaire interarmes de Koulikoro : la 34ème promotion porte le nom de Damien Boiteux




Le drapeau français brûlé dans nos rues ce 26 mai 2015 ! Seulement deux ans après la visite historique de François Hollande, le 2 février 2013, à Bamako et Tombouctou. C’était l’hystérie quand le président français foula le sol de la cité mystérieuse libérée de ses fanatiques, de ses profanateurs, de ses flagellateurs et de ses lapidateurs. Et dans notre capitale, l’hôte comblé ne put cacher que c’était le plus beau jour de sa vie politique. Pour en arriver là, il fallut certes le sacrifice de nombreux soldats maliens morts en mission, morts pour la République et il ne faudra jamais l’oublier. Mais il fallut, merveilleuses pages de solidarité humaine écrite dans le sang, le sacrifice de Boiteux et de sept autres de ses camarades dont le dernier est tombé en 2014. Il fallut que des soldats héroïques du Tchad ratissent Tegargar. Il fallut que des soldats de la paix acceptent le risque de mourir pour la liberté du Mali. Le dernier soldat de la paix est tombé lundi soir, à Bamako, loin de Kidal, Tombouctou ou Gao, ces théâtres ensanglantés d’une tragédie qui paraît interminable. Et cela hier mardi, quelques heures seulement après le meurtre de ce soldat, près de cinq mille marcheurs battaient le pavé, officiellement pour soutenir l’accord du 15 mai. Mais la marche visait aussi la France et l’Onu que nombre de nos compatriotes accusent d’être du côté des fauteurs de paix, allant parfois jusqu’à l’appel au meurtre. La crise est évidente et il est temps de remettre la balle à terre. Il est temps de mettre fin aux procès sur la base du faciès, aux procès d’intention et aux procès en sorcellerie. Il est temps pour les parties prenantes, Etat, citoyens, partenaires de se faire confiance. La paix au Mali ne viendra pas d’un processus à la Sisyphe mais de la somme de petits gains réalisés ensemble.

Adam Thiam
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