Le Mali et les Maliens aspirent plus à la paix qu’à la guerre. Ils songent plus à se réconcilier qu’à se diviser. Les populations maliennes, singulièrement celles du Nord du pays, n’ignorent rien de la réconciliation nationale et sont plus que conscientes des énormes sacrifices qu’elles ont et continuent de consentir pour gagner et aller vers la paix. Malgré ses efforts et sacrifices aux côtés des gens de paix, y compris au sein de la communauté internationale, déterminée et engagée aux côtés du Mali et des Maliens, se trouvent des va-t-en-guerre. Ceux-là sont tapis dans l’ombre, prêts à bondir sur le Mali et ses dirigeants, devenus comme des « proies » à abattre.
Tout au long de l’année 2014, les Maliens ont été distraits par l’évocation d’une affaire qui laissait entrevoir un immense gisement de fraudes et de corruptions. Selon les tabloïdes, cette affaire Tomi Michel mettait en cause le plus haut sommet de l’Etat. Les Maliens, dans leur ensemble, s’apercevaient d’un lien d’amitié, mais plutôt d’une relation d’affaires. Au bout du compte, rien et absolument rien pour confondre l’attitude et les comportements d’IBK, sauf à lui dénier le droit d’être, depuis plus de vingt ans l’ami d’une personne qui a été condamnée et fait l’objet de poursuites encore, pour des faits, il est vrai, graves.
Pendant que les vaillants soldats du Mali se battent et se débattent pour l’honneur du pays et de la nation, le moment est mal choisi par un média « au service et de service » de reprendre du service, à la suite de «Le Monde» pour dire les mêmes choses et rien de nouveau. Mediapart pousse un peu plus loin en rentrant en profondeur dans les investigations concernant les procès-verbaux d’écoutes, si tant est que c’est le cas. Bien évidemment, il s’agit de pièces de procédures et on n’a ni les moyens, ni la possibilité de les commenter.
Concernant le président Aly Bongo, ils frisent l’indécence et la bassesse. Un journaliste qui cherche à informer, ne se ramène pas là. Comme si l’histoire se répète en 2015, on revient avec les mêmes faits, concernant les mêmes personnes, utilisant le même scénario et au mauvais moment.
L’armée malienne a prouvé qu’elle est présente, elle se bat avec la manière et résiste aux forces du mal. On parle d’exactions de civils par cette armée. Comme si tout cela ne suffisait pas, on y ajoute l’affaire Tomi Michel qui revient avec force, mettant en exergue à travers des écoutes téléphoniques indécentes et incidentes du président IBK, en conversation avec un ami. C’est là la meilleure réponse à l’incartade de notre Mandéka vis-à-vis de Ladsous. Visiblement, le discours du président IBK tenu le 15 mai 2015 ne serait pas passé incognito. Les «gueux» se sont réveillés et leurs maîtres ont mal pris ce réveil et supportent mal l’instinct de rébellion. Une chose est sûre, le contenu de l’article de nos confrères de Mediapart ne semble pas produire l’effet escompté. Les Maliens ne sont pas dupes. Ils savent que le président n’est pas un saint. Mais, ils savent aussi qu’en n’étant pas parfait, il a le souci du pays, de la nation et de son devenir.
Après un tel discours devant autant de dirigeants africains, IBK a donné plus que satisfaction à ses compatriotes. S’il y a une chose qui réunit les Maliens, c’est bien le Mali et pour cela, comme l’a dit le président, «il ne s’agit pas d’un problème d’homme, IBK est un homme de passage». Pour lui, «aucun Malien digne de ce nom ne bradera le Mali, jamais». C’est ce message que les Maliens ont retenu et bien compris. Ils doivent se réveiller, s’unir non pas pour un homme qui se dit de passage, mais pour notre nation, même menacée dans son essence et dans son amour propre. Les autres pensent que nous ne sommes pas unis, ils pensent également que l’on ne peut pas s’entendre. Il est temps de leur prouver le contraire et par la plus belle des manières. En laissant le président seul ou en disant que ce qui lui arrive n’est pas notre affaire, nous prendrons une lourde responsabilité demain. Et demain, cela finira par être notre affaire. Nous sommes avant tout des Maliens. Nous ne sommes pas des adeptes du président de la République, nous avons d’ailleurs très vite dénoncé, par le passé et à toutes les occasions, les frasques du pouvoir et ses dérives au nombre desquelles l’affaire de l’armement militaire et de l’acquisition de l’avion présidentiel.
Pour autant, nous avons été fiers du discours du 15 mai 2015 ; discours que tout le Mali a applaudi. On ne devrait pas se limiter à applaudir seulement. Il devrait y avoir, dès le lendemain de ce discours, une démonstration de force et de soutien au Mali. Partout, comme on l’a fait à Ségou, Markala et dans plusieurs autres localités du Mali. Même si nous avons moins apprécié le communiqué gouvernemental qui a suivi et qui est venu profondément contraster la terreur du discours. Mais en bon Malien, il nous est très difficile d’accepter cette sortie téléphonée du lendemain du 15 mai de Mediapart, à la suite de Le Monde, pour dire ce qui a été dit. En le disant, l’objectif est simple : nuire au président mais aussi au Mali et pour ça, nous devrions affirmer notre désapprobation.
Personne ne doit freiner l’élan consensuel actuel d’aller vers la paix. On ne doit pas ralentir la formidable avancée du peuple malien, dans sa grande marche vers la paix, la réconciliation nationale. Gage des futurs développements dans notre pays. Nous ne devrons plus nous laisser divertir, la distraction n’a que trop duré. Ce sont des centaines de Maliens qui sont dans les camps de réfugiés en Mauritanie, au Burkina Faso, au Niger et en Algérie. Ce sont des centaines de milliers de Maliens qui souffrent dans les régions nord de notre pays. Ils ne peuvent plus aller au marché, dans les foires hebdomadaires et vaquer à leurs autres activités socio-économiques qui sont bloquées, pour ne pas dire prises en otage par des bandits armés. Ces derniers continuent avec les harcèlements et la guérira, tandis que le plus grand nombre des Maliens aspire à la paix, à la réconciliation nationale en fournissant d’énormes sacrifices pour aller vers la paix.
Kassim TRAORE