Pour soutenir l’accord de paix d’Alger signé le vendredi 15 mai 2015 à Bamako et contribuer ainsi à l’avènement de la paix et de la réconciliation nationale au Mali, la Coordination des associations et organisations de la société civile, a organisé hier mardi 26 mai 2015, une marche pacifique de la Place de la liberté au monument de l’indépendance, en passant par les devantures du Cinéma Babemba et de la bourse du travail. Le ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed a lancé un appel à la Coordination des mouvements de l’Azawad (Cma) à signer le document issu des pourparlers d’Alger. Quant à Oumar Ibrahim Touré, sa position est connue pour le vibrant hommage qu’il a rendu à la communauté internationale, pour les sacrifices de la mission onusienne afin que notre pays retrouve la stabilité.
Indigné par la recrudescence de violence et l’insécurité dans laquelle le Mali est plongé, la société civile malienne, toutes sensibilités confondues, a marché hier dans la matinée pour soutenir « l’accord pour la Paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger ». Ils étaient des milliers de marcheurs à scander « on veut la paix, rien que la paix », « vive le Mali, vive l’armée malienne ». Parmi les marcheurs, on notait la présence du ministre Zahabi Ould Sidi Mohamed, de l’Ancien ministre Oumar Ibrahim Touré, président de l’APR, du président de la Coordination des associations et organisations de la société civile, Adama Traoré, du président de PS Yéelen Coura, Amadou Koïta, du président de Synacodem, Cheick Oumar Sako, des femmes habillées en blanc symbolisant la paix. Sur les banderoles, on pouvait lire : « Antorola et Ambition jeunesse du Mali, on veut une Minusma juste et impartiale, Oui au Gatia non à la Minusma. L’Administration à Kidal comme partout au Mali ». Sur les pancartes, il y’avait des messages hostiles à la France et à la Minusma. « A bas la France, ils sont complices aux problèmes du nord. Pourquoi négligez-vous la résolution », « la France + la Minusma = Mnla», pouvait-on lire. A côté de ces marcheurs avec des messages hostiles à la France, d’autres marcheurs arboraient le drapeau français, bleu-blanc-rouge largement déployé, reconnaissant les efforts de la France dans la libération du Mali de l’occupation Jihadiste.
Arrivés à destination, les marcheurs ont chanté l’hymne national du Mali avec en main le drapeau malien « vert-jaune-rouge », levé haut.
Le représentant de la famille fondatrice de Bamako qui a remercié les participants pour avoir participé massivement à cette marche de soutien à l’accord. Cheick O Sacko du Synacodem a fait savoir que l’un des buts recherchés par cette marche est d’avoir l’unité du Mali. L’initiateur de la marche, Adama Traoré non moins président de la Coordination des associations et organisations de la société civile a réaffirmé leur soutien à l’accord d’Alger. «Toutes les régions du Mali marcheront le mois de juin prochain pour la même cause et la clôture de cette série de marche se fera à Bamako. Tout cela pour montrer notre patriotisme. Cet accord est signé pour le peuple et en tant que peuple nous devons s’approprier pour l’appliquer. Nous sommes sortis aujourd’hui pour interpeller l’opinion nationale et internationale que le peuple malien est là et on va se lever comme un seul homme pour avoir notre dû. Le président IBK a parlé avec le cœur lors de la signature de l’accord le 15 mai dernier. C’est fort, ce qu’il a dit. Après la signature, l’heure est venu pour les maliens de faire une union sacré autour de la République afin d’avoir la paix, la réconciliation nationale et l’intégrité territoriale de notre pays. En tant que société civile, nous allons y arriver. Cette marche est organisée pour exprimer notre volonté. Cet accord a été signé par tout le monde, par toute la communauté internationale et on veut que cet accord soit appliqué de façon équitable», a souhaité Adama Traoré. Quant à Amadou Koïta du parti PS Yéelen Coura, il dit avoir répondu à l’appel de la société civile qui a demandé à l’ensemble du peuple malien de sortir pour scander haut et fort la paix, le retour de la cohésion nationale et qui a travers cette marche voudrais que le bruit des armes cesse. Le Dr Anasser Ag Rhissa de la Diaspora malienne a appelé ceux qui n’ont pas encore signé l’accord à le faire sans attendre. La marche s’est déroulée sans incident majeur sous la supervision des forces de l’ordre et des éléments de la protection civile.
Aguibou Sogodogo
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Marche de soutien de la société civile
Les élèves sèchent les cours pour la marche
A la marche de la société civile malienne d’hier mardi 26 mai 2015 pour soutenir l’accord d’Alger, la présence dominante des élèves était très perceptible, au point qu’on se croyait en un jour férié pour les établissements scolaires du district de Bamako. Des élèves du Lycée Ba Aminata Diallo (LBAD) avec leurs tenues scolaires en passant par d’autres établissements scolaires de la capitale ont pris part à cette marche, ainsi que des « enfants » qui avaient de la peine à supporter la chaleur et le soleil étaient mobilisés par les organisateurs. D’ailleurs, deux fillettes se sont écroulées et ont perdu connaissance pendant un bout de temps. N’eut été la disponibilité de personnes de bonne volonté et des éléments de la protection civile, la situation sanitaire de ces deux fillettes allait être critique.
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Marche pour la paix au Mali
Des organisateurs brillent par leurs absences
Qui l’eût cru ! La marche d’hier s’est tenue sans la présence de certains qui avaient pourtant brillé par leur appel à travers les médias à participer la marche. Beaucoup de leaders politiques et religieux annoncés par les organisateurs ont brillé par leurs absences, ainsi que des personnalités comme l’ancien Premier ministre Ahmed Mohamed Ag Hamani, les leaders ressortissants de Goundam comme Oumar S Traoré, les leaders des partis de la majorité présidentielle comme Dr Boulkassoum Haïdara, n’ont pas pris part à cette marche.