NOUAKCHOTT - Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a mis en garde contre une guerre au Mali qui pourrait favoriser des alliances de populations locales avec les groupes jihadistes qui occupent le nord de ce pays et qu'une intervention militaire internationale envisage de chasser.
"Entrer en guerre actuellement peut avoir des conséquences graves pour le
Mali et toute la région. Les populations locales qui seront attaquées (..)
peuvent se sentir visées et, par conséquent, construire des alliances avec les
groupes terroristes", a prévenu le chef de l'Etat mauritanien.
"La guerre peut permettre de libérer des villes mais le territoire, très
vaste, restera aux mains des groupes terroristes qui ont aujourd'hui beaucoup
de moyens, d'armements et de moyens logistiques", a ajouté M. Aziz, qui
s'exprimait jeudi soir lors d'une conférence de presse à Nouakchott.
La Mauritanie "n'entrera jamais dans cette guerre" mais entend protéger ses
frontières et "si nous sommes attaqués, nous répondrons et dans ce cas nous,
irons bien au-delà", a-t-il poursuivi.
"Nous avions entrepris des frappes à l'intérieur du Mali pour répondre aux
attaques des terroristes. Notre armée est aujourd'hui bien équipée", a affirmé
le chef de l'Etat.
La Mauritanie a mené en 2010 et 2011, à "titre préventif", des raids en
territoire malien contre des bases d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), un
des trois groupes armés islamistes qui occupent totalement le nord du Mali
depuis fin juin et y imposent la charia avec une extrême rigueur.
Une intervention armée internationale est en préparation pour, avec l'aval
de l'ONU, intervenir dans le nord du Mali afin d'en chasser ces groupes qui y
appliquent la charia (loi silamique) avec rigueur et y commettent de
nombreuses exactions.
Le président Aziz a regretté que la communauté internationale ait pris
tardivement conscience de la menace des "terroristes présents au Mali depuis
2001 et qui ont à plusieurs reprises attaqué mon pays, comme à Lemgheity
(nord-est) où nous avons perdu 15 de nos militaires" en juin 2005.
Il a appelé à la constitution d'un front intérieur uni en Mauritanie face à
la menace jihadiste, reprochant à l'opposition les accusation à son encontre
de "mener une guerre par procuration au profit de la France".
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