S’il y a quelqu’un qui empêche aujourd’hui le clan présidentiel de dormir et surtout d’avoir des rêves agréables, c’est bien l’honorable Mody N’Diaye, le président du groupe parlementaire de l’opposition parlementaire et non moins secrétaire général de la section URD de Barouéli. Loin de la nouvelle race d’hommes politiques qui adhère à un parti si ce dernier est au pouvoir ou le quitte s’il perd le pouvoir, Mody N’Diaye fait partie des députés les mieux élus de leurs circonscriptions électorales et cela dès le premier tour.
Intellectuel et ayant occupé de nombreuses hautes fonctions administratives, l’homme s’est fait distingué par la qualité et la pertinence de ses analyses sur les questions nationales et surtout les sujets ayant trait à l’économie nationale ou la relance de cette dernière. D’ou le choix de l’opposition de le porter à la présidence de groupe pour stopper toutes les dérives du pouvoir dont les députés (majoritaires) n’hésiteraient point à fermer les yeux comme c’est le cas souvent à l’Assemblée Nationale. Par rapport à la loi des finances 2015, l’honorable N’Diaye a dit ces mots à nos confrères de «L’Indicateur du Renouveau» du 05 janvier 2015 : «…d’abord avant de vous expliquer les caractéristiques du budget, il me plait de vous dire qu’en fait l’Assemblée nationale a pour mission entre autres de voter les lois et notamment les lois des finances. Elle autorise des recettes à percevoir au niveau des citoyens, des dettes et des dépenses à effectuer pour assurer l’équilibre du budget.
Concernant 2015, ce qu’on peut retenir fondamentalement est que l’ensemble du budget se chiffre à 1785 milliards de francs CFA, avec un déficit de 70 milliards et les ressources internes. Il s’agit de taxes mobilisées au niveau national qui se chiffrent à environ 1000 milliards FCFA. L’apport extérieur tourne au tour de 600 milliards FCFA. C’est ainsi la caractéristique du budget qui a été soumis à l’Assemblée nationale. Mais ce qui est important dans cet exercice par rapport à l’analyse au niveau de l’Assemblée nationale était de s’assurer si les prévisions budgétaires notamment en termes de dépenses sont adossées à des politiques sectorielles clairement définies.
L’importance pour un budget d’une année est de s’assurer que sa mise en œuvre va entrainer certains résultats dans les secteurs. Le deuxième aspect important est que les dépenses sont reparties entre les codes économiques dans les différents départements ministériels et organismes publics. La question fondamentale à ce niveau est la mise à disposition des moyens pour leur politique. 2015, après examen du projet gouvernemental, il révèle beaucoup d’insuffisances…», avait-il laissé entendre.
Avant d’ajouter ceci : «Selon la constitution du Mali, le projet portant le budget du gouvernement doit être élaboré à l’équilibre. Et l’équilibre ne veut pas dire obligatoirement que les dépenses doivent être égales aux recettes. Mais si un déficit se dégage comme il est de cas dans pratiquement tous les budgets, il faudra s’assurer au moment du vote que les moyens existent pour couvrir financièrement cette insuffisance.
Dans le cas d’espèce, le déficit du budget 2015 est de 70 milliards FCFA. Le gouvernement nous a fait comprendre que pour couvrir ce déficit, il va recourir aux emprunts auprès du système bancaire national et international. Je crois que c’est un mécanisme qui est bien nul et qui peut se faire très rapidement. Mais les prévisions budgétaires notamment les dépenses ne sont pas adossées à des objectifs clairs de politique sectorielle. Il s’agit des secteurs comme l’agriculture, l’énergie et la relance de l’économie.
Les secteurs sont définis, mais pas avec un objectif clair à atteindre à la fin de l’année. Nous nous sommes également rendu compte qu’il y a des dépenses qui n’ont pas été prises en compte. Parmi ces dépenses, les engagements que l’état a pris avec l’Union nationale des travailleurs du Mali. Et comme vous le savez au dernier trimestre notamment au mois de novembre l’accord a été signé et entre en vigueur depuis 2014. Ce qui veut dire qu’il y a déjà des engagements et des prévisions en 2015 que l’état doit examiner pour honorer
ses promesses. Mais dans le projet 2015, il n y a eu aucune prévision pour ses engagements.
L’autre aspect est les préoccupations des questions fondamentales de gouvernance. C’est-à-dire la question de sécurité et des forces armées. Vous avez tous suivi qu’il n y a pratiquement quelques jours seulement que l’avant-projet a été étudié et adopté au niveau du conseil de défense sous la supervision du président de la République. Voilà un peu les préoccupations des citoyens qui ne sont pas proposés dans le projet 2015. Ces différents éléments nous aident à comprendre que le budget 2015 est un budget provisoire», a-t-il conclu.
Malgré plusieurs tractations, l’homme n’a pas voulu quitter son parti, URD et se dit Malien d’abord avant d’être député de l’opposition. Va-t-on avoir un jour des hommes politiques qui ne militeront que le bien être du Mali à l’image de cet homme pétri d’humilité ? En tout cas, ce n’est pas pour demain.
Abass BA