DAKAR - Le Malien Kèlètigui Diabaté, célèbre maître du balafon et qui fut membre d'orchestres fameux dont "Les Ambassadeurs", est décédé vendredi à Bamako à l'âge de 81 ans, a annoncé à l'AFP le chanteur Habib Koité, avec lequel il a travaillé ces dix dernières années.
"Kèlètigui Diabaté est décédé ce matin à Bamako. Il doit être inhumé cet
après-midi", a déclaré Habib Koité, qui se trouve actuellement à l'étranger,
joint depuis Dakar.
Un membre de son entourage joint à Bamako, qui n'a pas souhaité être
identifié, a confirmé le décès de Kèlètigui Diabaté, en précisant qu'il devait
être inhumé vers 16H00 (locales et GMT).
"Avec Kèlètigui Diabaté, nous avons travaillé ensemble ces dix dernières
années, il s'était arrêté il y a un an parce qu'il était un peu fatigué, et
son fils, Fasséry, a pris le relais", a expliqué Habib Koité, la voix brisée
par l'émotion.
"Quand j'ai appris la nouvelle, j'ai pleuré. C'est une grosse perte pour le
Mali, pour la musique. C'était un grand homme, j'adorais son humour, son
professionnalisme", a-t-il dit.
Né en 1931, Kèlètigui Diabaté, multi-instrumentiste, est réputé au Mali et
à l'étranger comme un maître du balafon, sorte de xylophone à grosse calebasse
originaire d'Afrique de l'Ouest, un art qu'il a transmis à son fils Fasséry.
Selon des spécialistes de la musique, il a été le premier à avoir accordé cet
instrument aux normes occidentales.
M. Diabaté a été membre fondateur d'un groupe historique à l'indépendance
du Mali en 1960, "Formation A" (ou "Orchestre national A). Il a joué notamment
dans "Les Ambassadeurs", mythique orchestre dans lequel a évolué le chanteur
Salif Keïta.
Kèlètigui Diabaté a également cheminé longtemps avec Toumani Diabaté,
virtuose de la kora, avant d'accompagner ces dix dernières années Habib Koité
et son groupe Bamada. Il a aussi à son actif un album prisé des puristes,
"Sandiya".
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