Le Mali et le groupe de la Banque islamique de développement (BID) ont tenu, le vendredi 22 mai 2015, dans la salle de conférence du ministère de l'Economie et des finances, les travaux de la revue du portefeuille des programmes et projets financés par cette institution financière de la Oumah islamique dans notre pays.
Les travaux étaient présidés par le ministre de l’Economie et des finances, Mamadou Igor Diarra et la délégation de la BID était conduite par Mamadou Coulibaly, chargé de programmes pour le Mali. Tout en assurant que le gouvernement prendra les dispositions nécessaires pour la bonne mise en œuvre de ces projets, le ministre a invité les coordinateurs des projets et les responsables de la BID à assumer pleinement leur part pour lever les contraintes qui entravent l’exécution des projets.
Ici cette revue témoigne de l’excellence de la coopération entre le Mali et la Banque islamique de développement, elle a été l’occasion pour les deux parties de procéder à l’évaluation du portefeuille en vue d’identifier les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des programmes et projets et de convenir des solutions visant à améliorer leur performance. Ce à travers l’élaboration d’ une matrice d’actions pour le suivi. En effet, la BID est aujourd’hui l’un des partenaires privilégiés de notre pays. Au 30 avril 2015, le portefeuille actif de cette banque est constitué de 15 projets pour 29 opérations couvrant divers secteurs dont l’agriculture, l’énergie, le transport, l’eau, l’assainissement et l’habitat. Le taux de décaissement moyen est de 23% sur un montant total de financement de 330 millions de dollars américains (soit environ 194, 671 milliards de FCFA).
Un taux de 34% pour les projets de plus de 5 ans
Ce taux varie en fonction des secteurs et de la durée des projets : 34% pour les projets vieillissants de plus de 5 ans (projet de la station en eau potable de Kalabancoro, projet de développement de l’irrigation, projet de construction du barrage de Taoussa…) , 5% pour ceux de 3 ans (projet de développement de la résilience face à l’insécurité alimentaire, projet de développement rural intégré de Kita phase II, le projet d’appui pour la productivité des petits producteurs). 39% pour les projets sans difficultés majeures (Projet de Balingué II, projet d’appui à la construction des logements sociaux). Il y a aussi quatre projets nouvellement entrés en vigueur qui ne décaissent pas : programme d’hydraulique de l’UEMOA au Mali, projet d’achèvement de la modernisation et d’extension de l’aéroport de Bamako, étude de faisabilité de la route reliant au nord à la frontière algérienne, projet d’eau potable de Kabala.
Pour le ministre Mamadou Igor Diarra, « ce niveau de décaissement dénote, à priori, notre faible capacité d’absorption des ressources allouées. Cette contre-performance de notre portefeuille doit retenir toute l’attention requise « .
Parmi les principaux problèmes identifiés dans les projets, il y a la qualité de l’insuffisance à l’entrée en vigueur des projets conduisant à des rallongements de la durée et un renchérissement des coûts, difficultés dans la passation des marchés, suivi insuffisant des projets et faible capitalisation des acquis, problèmes de gestion fiduciaire. Face à ces difficultés, la revue a proposé une série de mesures transversales et spécifiques.
Les coordinateurs interpellés
La revue a été l’occasion pour la partie malienne de s’assurer que l’assistance de la banque s’exécute conformément aux principales orientations stratégiques globales et sectorielles du pays. Le ministre a souligné que « dans le contexte de reconstruction, un accent particulier doit être mis sur la performance des projets et programmes tout en adaptant notre portefeuille aux nouvelles orientations et attentes de développement « .
S’adressant aux coordinateurs des projets et programmes de la BID, Mamadou Igor Diarra les a engagés à veiller quotidiennement et avec détermination au respect des principes de gestion d’un projet qui, par définition, s’exécute selon un planning déterminé et avec un budget pour l’atteinte des objectifs fixés.
Il a ajouté que les cas des projets vieillissants et à risques, interpellent tout le monde. C’est pourquoi, il a donné l’assurance que le gouvernement prendra les mesures qui s’imposent pour lever les contraintes. Il a exprimé toute sa disponibilité pour un suivi rigoureux de la mise en œuvre du plan d’amélioration de la performance du portefeuille issu de ces travaux. Pour ce faire, il a annoncé la création récente d’une cellule de coordination et de suivi des projets et programmes au sein de son cabinet.
Youssouf CAMARA