A l’issue de sa réunion du 24 mai 2015, tenue au Caire le jury disciplinaire de la Confédération Africaine de Football (CAF), a sanctionné des clubs, joueurs et dirigeants. Motif : comportements anti sportifs. Parmi les fautifs figurent deux clubs maliens : les Onze Créateurs et le Stade malien de Bamako. Cependant si l’équipe de Niarela (pour son inexpérience) peut bénéficier des circonstances atténuantes, par contre les Blancs de Bamako ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes pour avoir été sanctionnés et mis en garde par la CAF en 2014, et pour les mêmes causes.
Le Fair Play, mot Anglais se définit comme la pratique du sport dans les règles de l’esprit du jeu, et de l’adversaire. Autrement dit un comportement loyal et élégant dans une lutte, une compétition quelconque.
C'est-à-dire que tout manquement aux principes du Fair Plaiy est synonyme de sanction. Et cela en vue de garder la beauté de toute compétition où les intérêts sont en jeu. C’est pourquoi les différentes instances sportives en général, et la CAF en particulier est sans état d’âme quand il s’agit de faire régner la discipline dans l’enceinte du stade et dans ses abords immédiats avant, pendant et après le match. C’est pourquoi l’association organisatrice et le club organisateur sont rendus responsables de tout incident, et sont passibles de mesures disciplinaires, en vertu de l’article 83 du code disciplinaire de la CAF, relatif à la responsabilité.
Evidement, c’est pour éviter toute complaisance dans l’application de ses textes, que la CAF vient de frapper lourdement certains clubs, dirigeants et joueurs pour mauvais comportements, lors des matches de la ligue des champions, de la coupe CAF, et du Beach Soccer. Mais nous nous intéressons aux cas maliens. Comme annoncé plus haut, deux clubs maliens ont reçu leurs doses de sanctions dans la décision du jury disciplinaire de la CAF. Il s’agit des Onze Créateurs et du Stade malien de Bamako.
L’on se rappelle que l’équipe de Niarela dans le cadre des éliminatoires des huitièmes de finale de la coupe CAF, recevait l’Asec Mimosa de la Côte d’Ivoire le 19 Avril 2015. En fin de match les visiteurs ont marqué un but, que les nôtres ont contesté pour position hors jeu. Et l’arbitre camerounais Aloune Néant est pointé du doigt pour partialité. Et s’en sont suivis des jets de projectiles. Selon la CAF, un joueur Ivoirien a été blessé.
En réalité la réaction du public sportif malien est consécutive aux antécédents de l’arbitre, lors des rencontres de nos équipes nationales et clubs.
Rappel : c’est cet arbitre qui a dirigé la rencontre aller ayant opposé les Fennecs d’Algérie aux Aigles du Mali (éliminatoires CAN 2015). Ce jour, tout le monde a su ce qui s’est passé avec à la clef une défaite malienne, occasionnée par un arbitrage catastrophique. Mais la CAF a sanctionné les Onze Créateurs. L’équipe de Niarela doit payer 20 000 dollars (soit 10 000 000 millions de F CFA).
La sanction du Stade malien de Bamako est relative à la rencontre qui l’a opposé au TP Mazembé de la RDC pour le dernier tour de la ligue des champions. Menés 2-0 à par les Congolais, ses supporters n’ont pu se contenir face à certaines décisions arbitrales. C’est ainsi qu’ils ont procédé à de jets de projectiles et cailloux, selon les termes du jury disciplinaire de la CAF. Pour ces actes de hooliganisme, l’équipe de Sotuba écope d’une amende de 10 000 dollars (5 000 000 F CFA).
Au delà de ces sanctions à l’encontre des deux clubs, les Onze Créateurs peuvent bénéficier de circonstances atténuantes pour deux raisons : d’abord l’équipe n’a pas beaucoup d’expérience en matière de compétitions internationales. En plus, elle a payé la réaction d’un public remonté contre un arbitre avec qui il a des antécédents.
Mais ce qui est paradoxal et incompréhensible, c’est le comportement négatif des supporters du Stade malien de Bamako, et la sanction à lui infligée par la CAF. Parce que primo l’équipe de Sotuba a été sanctionnée pour les mêmes causes et contre la même équipe de la RDC, mais en coupe CAF, il y a seulement un an et demi.
Secundo, cette amende de douze millions payés par le club en 2014, ne devrait-elle pas servir de leçon pour le comité central des supporters dirigé par Ousmane Diakité dit Maraka. Lui, qui a de la peine à vendre l’image du club par des actes concrets, et qui ne cesse de donner l’impression qu’il a une mainmise sur sa troupe. Même si les faits démontrent le contraire. Et à juste titre, en analysant le comportement des supporters du Stade malien, l’on déduit clairement que leur président Maraka manque de pédagogie, de stratégies pour cadrer sa troupe. Une fois de plus les équipes de Niaréla et de Sotuba paieront cash le comportement anti sportif de leurs supporters.
L’on comprend aisément que leurs supporters ont tendance à oublier que tous les actes négatifs qu’ils posent se retournent contre l’équipe. Et les 10 000 000 et 5 000 000 d’amende à verser à la CAF pouvaient servir mieux leurs équipes. C’est dommage, car les bureaux de supporters sont incapables de cotiser au moins un million de FCFA par mois pour soutenir leurs clubs respectifs.
Sambou Diarra