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Daniel A Téssougué : «… Les Maliens voient cette paix comme une sorte de mirage dans le désert…»
Publié le jeudi 28 mai 2015  |  Le Républicain
Première
© aBamako.com par A.S
Première Session d’assises 2014 de la Cour d’Appel de Bamako
Bamako, le 07 juillet 2014. la première session d’assises de la Cour d’Appel de Bamako pour l’année 2014 s’est ouverte hier à la Cour d’Appel de Bamako. Comme à l’accoutumée, la cérémonie d’ouverture a enregistré la présence de plusieurs personnalités de la famille judicaire dont le président de la Cour Suprême du Mali, Nouhoum Tapily.




La lassitude des populations maliennes, devant la longue quête de la paix, qui se révèle presque irréalisable, n’a pas échappé au procureur général près la cour d’Appel de Bamako, Daniel Amagouin Tessougué, le 26 mai, lors de la cérémonie d’ouverture de la première session ordinaire de la cour d’Assises de Bamako.
La comparaison n’est pas fortuite, tel un mirage qui fuit toujours, apparait la paix du point de vue des Maliens fatigués de l’insécurité, de la violence et de la remise en cause de la souveraineté du Mali sur bien des localités maliennes du nord.
L’accord d’Alger signé le 15 mai dernier continue d’alimenter les débats. C’est justement au moment où les Bamakois marchaient le mardi 26 mai 2015 dans la matinée pour soutenir ledit accord de paix issu des pourparlers d’Alger qu’au niveau de la cour d’assises, le procureur général Daniel Amagouin Téssougué évoquait la question dans son réquisitoire au prétoire de la cour d’Appel de Bamako.
« Cette session d’assises s’ouvre onze jours justes après la signature d’accord censé redonner la paix. Avec inquiétude les Maliennes et les Maliens voient cette paix comme une sorte de mirage dans le désert, qui s’évanouit chaque fois qu’on s’en approche », a souligné le procureur Daniel Téssougué.
Le propos est assez imagé et tellement fidèle pour traduire la situation que vivent nos compatriotes et nos partenaires, qui attendent depuis les élections de 2013 une issue heureuse au processus politique engagé ayant pour objectif l’unité et la cohésion dans un Mali dont l’intégrité territorial est assurée et la forme républicaine et laïque de l’Etat préservée.
Commencés en juillet 2014, les pourparlers déboucheront sur un accord dont le paraphe n’a été obtenu que le 1er mars 2015, et par la seule partie malienne accompagnée par les groupes pro-gouvernementaux et la médiation internationale. Le paraphe de la Coordination des mouvements de l’Azawad (Cma) n’interviendra que le 14 mai dernier, pendant qu’elle se retenait de signer l’accord avec le gouvernement malien le lendemain 15 mai. Que de rendez vous manqué, et la signature de l’accord par toutes les parties reste encore une quête de la médiation et du gouvernement malien. A quand la fin de cette fuite permanente en avant, ce chimère, ce mirage mortel pendant lequel la situation s’embrase chaque jour davantage et compromet de plus en plus le rêve d’unité nationale et de l’intégrité territoriale.
D’ailleurs, la signature unilatérale de l’accord n’a pas mis les populations à l’abri d’une flambée de violences au jour le jour avec son corollaire de victimes. Actualité oblige, le procureur général près la Cour d’appel de Bamako n’a pas pu s’abstenir d’évoquer ledit accord dans son réquisitoire. Selon lui, avec inquiétude les Maliennes et les Maliens voient cette paix comme une sorte de mirage dans le désert, qui s’enfuit chaque fois qu’on s’en approche.
« Nous sommes las de cette crise qui captive toute l’attention des pouvoir publics, qui sème la mort parmi nos forces armées et qui hypothèque l’avenir des deux tiers de la patrie. Chaque balle tirée sur notre pauvre pays constitue autant de mois de retard dans le développement, puisque les balles ne portent que le message de la mort et de la désolation », déplore le procureur.
Et de poursuivre en affirmant ceci : « Quand j’entends des doctes penseurs, autoproclamés spécialistes du Mali, disserter en évoquant les crises par le retard de développement économique de telle et telle région, je dis alors chaque race, chaque ethnie, chaque village malien, a le droit de prendre des armes pour revendiquer son développement.
Et si cela se devait, du Mali il ne resterait que des lambeaux. Puisse Dieu nous garder de ces cassandres, et rendre au Mali sa dignité, par la paix retrouvée, la concorde entre ces enfants et la tolérance entre tous. Nous avons assez souffert ainsi. Il n’est pas juste qu’une si grande nation devienne la risée des autres. Nulle ne conteste la trop grande permissivité dans la gestion des affaires publiques ». En outre, il a fort regretté la propension de la violence dans la société malienne. Reste donc à voir si le 8ème round se déroulant à Alger courant ce mois pourra dissiper les malentendus et faire régner la confiance entre les parties.
Aguibou Sogodogo
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Le Républicain N° 4380 du 7/5/2012

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