La signature des accords du 15 mai à Bamako à la faveur de laquelle le président Ibrahim Boubacar Kéïta s’est fendu d’un discours on ne peut plus muscler contre la communauté internationale est en train de compliquer les relations entre le Mali et la France. Disons-le haut et fort, le resurgissement de l’affaire Tomi dans certains médias français, manifestement à la solde du Quai d’Orsay, montre à suffisance le mécontentement de la France et sa volonté à en découdre avec le président IBK.
Au discours du 15 mai, les autorités françaises n’ont pas attendu longtemps pour donner leur réponse : après la recrudescence des attaques qui ont repris dans le nord, on réchauffe l’affaire Tomi dans laquelle on parle de l’implication d’IBK et de son homologue gabonais. Pourquoi diantre maintenant ? Assurément parce que IBK a mis à nu « les intouchables », c’est-à-dire la ‘’communauté internationale’’ qui fait et défait les régimes en Afrique au gré de ses intérêts. Le président malien qui n’avait pas porté de gans le 15 mai devait s’attendre à une réaction à la mesure de sa « forfaiture ». Il l’a fait en toute conscience et avec pertinence. Pour certains analystes, il fallait percer l’abcès et faire face aux conséquences.
C’est ce que le Mali commence à vivre avec la recrudescence des attaques de la Cma sous le nez et la barbe d’une communauté internationale devenue curieusement aphone et aveugle.
Ce sont pourtant plusieurs milliers de populations qui sont en train de quitter leurs villages pour des destinations inconnues. Elles fuient la terreur et la haine de groupes armés qui ont plus que jamais réchauffé leurs soutiens.
Cette recrudescence des attaques contre des populations civiles, au lendemain de la signature des accords, ressemble à un avertissement visant à tordre la main du président de la République à accepter l’inacceptable. Mettant du coup le Mali sous coupe réglée.
Aujourd’hui, IBK ressemble fort à un président seul. Incompris par son peuple et isolé par la communauté internationale sur le front du nord. Les événements dans le nord après le 15 mai sont symptomatiques de ce que le président traverse en ce moment. Et tout laisse croire que la situation est loin d’être placée sous contrôle gouvernemental.
Alhassane H. Maïga