Plus d’un fut heureux d’assister à l’avènement des nouvelles technologies de l’information dans notre pays. Ces nouvelles technologies de l’information à travers leur impact ont largement contribué à la création d’une société d’information.
Devenue centrale, l’information touche toutes les fonctions sociales grâce aux médias et aux télécommunications. Mais force est de constater aujourd’hui que cet espace qui se veut être un lieu d’expression d’opinion et d’information est malheureusement abusivement utilisé par certains internautes pour entamer l’honorabilité de certains journalistes dont la probité morale est sans conteste.
Certains, pour arriver à leurs fins, se cachent derrière des pseudos noms pour poster des commentaires émaillés d’injures contre la presse. Et à travers nos enquêtes sur certaines réactions violentes, nous nous sommes rendu compte que certains commentaires sont commandités par les hommes politiques par l’intermédiaire de leurs partisans.
A l’aune d’un tel virage, la problématique de la réglementation de l’utilisation des réseaux sociaux se pose avec acuité dans notre pays surtout avec la démocratisation de l’accès à l’Internet à travers les réseaux téléphoniques dans notre pays où il suffit de prendre un téléphone portable pour réagir à un article de presse souvent avec beaucoup de légèreté.
En effet, depuis un certain temps, il ne passe pas un jour sans que la presse n’essuie les insultes ou des réactions dignes d’une autre époque proférées par certains internautes en réaction à certains articles gracieusement publiés par les journalistes en oubliant tout simplement que pour réagir il faudrait qu’il y ait matière.
En lieu et place des réactions amenant les journalistes à s’améliorer, certaines réactions ne sont pas de nature à encourager l’excellence dans la presse mais plutôt de porter un discrédit sur le travail journalistique au Mali.
Par ailleurs il est utile de rappeler l’histoire de la presse à ces catégories d’internautes qui ignorent encore que la presse malienne vient de loin. Certains acteurs de la presse malienne qui ont vécu dans la clandestinité à un moment donné de leur vie compte tenu du contexte politique qui n’était pas favorable à l’exercice du métier se voient vilipender par des personnes malveillantes.
En interrogeant ces premiers acteurs des médias maliens dont les compétences ne sont plus à démontrer de par leur parcours et leurs expériences n’ont plus envie de poster sur Internet par crainte d’être traités de tous les péchés d’Israël ou d’être partisan.
Par ailleurs comme toute couche professionnelle au Mali il en existe de bonnes et mauvaises graines, toute chose qui ne doit pas donner droit à jeter le bébé avec l’eau du bain, ce qui suppose que nous n’avons pas la prétention de dédouaner les journalistes de certaines dérives professionnelles.
Au-delà de toutes ces considérations, les réactions en soi ne sont pas une mauvaise chose si elles sont fondées sur des bases objectives et instructives amenant du coup le journalisme à améliorer son travail de tous les jours.
Somme toute, il urge de bannir à jamais les insultes et les injures comme moyen de réaction aux articles de presse postés sur les sites d’informations en ligne pour que vive une presse plus professionnelle et plus active.
Oumar B. Sidibé