Les femmes maliennes ont appris avec consternation la tentative d’enlèvement de la nouvelle Directrice générale de l’APEJ, et non moins ancienne ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Mme Maïga Sina Damba. Dire qu’un tel phénomène persiste encore sous nos cieux en dépit des campagnes de sensibilisation menées à ce sujet et surtout l’engagement des femmes à combattre les violences qu’elles subissent.
Cet acte barbare doit donc non seulement être banni de notre société, mais ses auteurs doivent être punis avec la dernière rigueur. Les auteurs doivent être punis. Des mesures doivent également être prises pour que plus jamais ce genre d’acte ne se passe dans notre pays. Par ailleurs, les femmes maliennes dénoncent et condamnent fermement cette tentative d’enlèvement et réclament davantage la protection des femmes qui occupent des postes de responsabilité au sein des instances de décision. Votre rubrique « Parole aux femmes » s’est intéressée à cette préoccupation des femmes.
-Mme Konté Fatoumata Doumbia, Maire de la commune I :
C’est un acte à condamner. Les femmes du Mali condamnent unanimement cet acte barbare qui a été perpétré sur Mme Maïga Sina Damba, ancienne ministre de la Promotion de la femme. Cela interpelle tout le monde. Au premier niveau, les autorités maliennes, et aussi nous les femmes car cela doit nous donner l’occasion de nous impliquer et nous mobiliser davantage pour la solidarité entre les femmes. Avec cette agression, je me suis remémorée le décès d’une de nos militantes, Mme Maïga Salimata, Maire de son état, assassinée en août 2009 dans l’exercice de ses fonctions. C’est aussi une occasion pour moi de me rappeler de l’agression contre ma personne le 11 avril 2011 dans l’exercice de ma mission. Ce qui est arrivé à Sina Damba n’a pas été apprécié par les femmes du Mali.
-Mme Diallo Maïmouna Coulibaly, Chargée de mission au ministère de la Famille, de la promotion de la femme et de l’enfant :
Elle fut mon ministre. Je connais les qualités morales et les compétences de Mme Maïga Sina Damba. Ce qui se passe est très grave. Cela veut dire que ce qui s’est passé peut arriver à n’importe qui. Il faut qu’on resserve les rangs pour que de pareilles choses ne se passent plus au Mali parce que ce n’est pas normal qu’on aille enlever une Directrice nationale dans son bureau et en plein jour. On ne peut pas comprendre cela. Elle a été nommée. Que des gens aillent au nom de l’armée pour l’enlever alors qu’on sait très bien que ce ne sont pas des militaires, sûrement que ce sont des bandits. Notre armée ne fera pas ça. Aller enlever une Directrice sur son lieu de travail. C’est vraiment regrettable. Il faut que nous les femmes nous nous donnions la main pour que cela n’arrive plus jamais dans ce pays. C’est très important parce que chacune de nous peut être victime de cette situation.
-Mme Bouaré Bintou Founé Samaké, Présidente de WILDAF-Mali, un réseau de promotion et de protection des droits des femmes au Mali :
Nous condamnons avec la dernière rigueur la tentative d’enlèvement dont Mme Maïga Sina Damba a été victime. Nous invitons les autorités maliennes à prendre toutes les dispositions pour que de tels actes ne se répètent plus et qu’on puisse chercher les auteurs et les punir. Parce que tant que la sécurité des personnes et des biens ne sera pas assurée, il sera impossible au Mali de faire face à la question du Nord. Cette dame a été agressée sur son lieu de travail, dans son bureau. Nous pensons qu’il ne faut pas donner le temps à l’insécurité de s’installer dans notre pays, surtout les violences faites sur les populations.
-Mme Hadizatou Kaboré, Enseignante et conseillère à la commune de Koulikoro :
C’est méchant et condamnable ce qui est arrivé à Mme Maïga Sina Damba. A l’avenir, il faut protéger les femmes, surtout celles qui occupent des postes de responsabilité. Cette tentative d’enlèvement prouve que les femmes sont en danger. L’incivisme explique souvent les violences faites aux femmes.
-Mme Diarra Kadidia Traoré, Association pour le progrès et la défense des femmes maliennes (APDFM) :
En tant que femme, je condamne cet acte barbare dont Mme Maïga Sina Damba a été victime. Je milite dans une association qui lutte contre les violences faites aux femmes. Nous sommes contre toutes les formes de violences faites aux femmes. À l’avenir, il faut protéger les femmes responsables qui occupent des postes de décision.
-Mme Kanté Safi Camara, Secrétaire :
Aujourd’hui, le Mali est devenu une jungle où la loi du plus fort règne. C’est une triste réalité. Ce pays est gâté. Personne ne respecte plus la loi. C’est devenu du laisser aller. Ce qui est arrivé à cette femme est regrettable. Il faut punir les auteurs de cet acte barbare. Ceux qui ont commis cet acte n’ont aucun respect pour les femmes, alors que les femmes méritent du respect. Elle n’est pas venue occuper ce poste d’elle-même, elle a été nommée. Pourquoi s’en prendre à elle ? C’est de l’égoïsme caractérisé par la haine. Il est temps d’arrêter ce genre de chose. Il y plus urgent : la libération du Nord.
-Mme Oumou Sangaré, femme au foyer :
Nous avons besoin de paix. Il faut que les uns et les autres comprennent que le Mali appartient à tous les Maliens. Ce n’est pas dans la haine qu’on va retrouver la paix et reconstruire ce pays. Cette dame n’a rien fait. Il faut que les Maliens s’entendent et laissent les petits intérêts pour pouvoir ramener la paix. Les Maliens souffrent beaucoup, surtout les populations du Nord. Il est temps d’agir pour libérer les régions du Nord au lieu d’aggraver la situation avec d’autres choses.